Analyse: la résolution palestinienne à l'ONU n'a fait que des vaincus
Dans cette affaire, il n’y a que des vaincus. Les Américains ont eu plus de chance que de jugeote. Une semaine plus tard, la nouvelle composition du Conseil de sécurité les aurait forcés à user une fois de plus de leur droit de veto, à un moment particulièrement mal venu pour eux, en pleine campagne contre l’Etat islamique. Les Européens ont fait derechef la preuve de leur incapacité à présenter un front commun. Et Benyamin Netanyahou a eu beau se féliciter de ce résultat et remercier chaleureusement ses "amis", notamment le président nigérian Goodluck Jonathan et son homologue rwandais Paul Kagamé, ce vote n’en ressemble pas moins à une victoire à la Pyrrhus. Car enfin, l’isolement d’Israël n’a jamais été aussi manifeste. A l’évidence, seul Washington tire encore les marrons du feu pour lui, et il le fait avec une mauvaise grâce croissante.
Cependant, le grand perdant est l’Autorité palestinienne, dont la fuite en avant défie l’entendement. On l’a dit, quelques jours de plus, et l’arrivée de cinq nouveaux membres, dont la Malaisie et le Venezuela, pays résolument pro-palestiniens, eût changé la donne et forcé les Etats-Unis à se découvrir. Par ailleurs, rien n’interdisait de laisser passer l’échéance des élections législatives en Israël, et éviter ainsi, tel va l’argument des Etats-Unis, d’y fournir des arguments faciles à l’extrême droite.
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Mer 31 Déc - 18:45
