En 2014, un homme a réapparu, publiant un livre qui n'a rien à voir avec la brutalité vantarde. Un homme qui a été héroïque et a montré qu'on pouvait l'être sans grossièreté. Un héros gracieux. Il a 94 ans, mais il en a 19.
Chaque être qui fait quelque chose dans sa vie se fixe à un âge où il demeure pour le restant de ses jours, celui où un choix a décidé de son destin. A 19 ans, Daniel Cordier, jeune garçon exalté par l'idéalisme de l'Action française, entend Pétain prononcer son discours du 17 juin 1940 et part immédiatement pour Londres. Il n'a pas eu besoin de nuances pour se rendre compte que l'idéalisme qu'il admirait était haineux.
Cordier est devenu le secrétaire de Jean Moulin, et résistant. Il n'en a jamais fait de tapage, comme tant de héros de cette guerre. Il l'a expliqué dans De l'Histoire à l'histoire (Gallimard, 2013) : " Ce long silence tient d'abord à l'expérience de ma génération : les anciens combattants de “14-18” avaient empoisonné notre jeunesse. Ayant perdu la leur au front, ils s'étaient vengés par une phrase rituelle : “Tu pourras parler quand tu auras fait la guerre.” "
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