y Konopnicki
Les communistes du onzième arrondissement de Paris font circuler une pétition contre la vente par la Ville de Paris d'un immeuble qui abritait jusque là les services d'EDF, et qui sera transformé par les acheteurs en institut culturel et universitaire juif européen. Contrairement à ce qu'affirment les pétitionnaires, il s'agit bien d'un établissement culturel, et non d'un lieu confessionnel. La décision de vente a été prise après présentation du projet lors d'une assemblée des habitants du quartier Nation Alexandre Dumas, où se trouvera le centre culturel juif européen (69 bd de Charonne). Pourquoi cette opposition ? Les élus communistes de Paris avaient voté les crédits de l'Institut des cultures de l'Islam, qui comprend, lui, une mosquée, financée en principe par les fidèles, mais associée à une construction publique. Iann Brossat, chef de file des communistes, à l'Hôtel de Ville figure sur toutes les photos de l'inauguration de l'Institut des Cultures de l'Islam. En revanche, un centre culturel juif européen serait malvenu, dans ce quartier du boulevard de Charonne, haut lieu de l'histoire juive de Paris. A cet endroit, où l'on parlait yiddish, des juifs sauvèrent l'honneur d'un parti communiste quelque peu compromis, en s'engageant dans la Résistance, sans attendre le 22 juin 1941. Dans les années qui suivirent la Libération, les élus communistes ne crachaient pas sur les voix des juifs du 11ème, et ne semblaient pas considérer que la culture juive était "confessionnelle". Mais aujourd'hui, quand le PCF entend le mot juif, il se fâche.