Par Paul Greenberg
C’est la nature du monde dans lequel nous vivons. La phrase résonnait en écho dans ma tête depuis la nouvelle de l’assassinat de Benazir Buttho - nouvelle qui provoqua un choc mais pas une surprise. Ce n’est pas seulement qu’on aurait pu s’attendre à cette nouvelle, elle était attendue. Tous comprenaient le danger. Il était souvent cité. On ne s’en occupait pas. Le monde espérait simplement le meilleur, et ne se préparait pas au pire. Tous agissaient comme si rien ne pouvait être fait, et sûrement, rien ne fut fait.
C’est la nature du monde dans lequel nous vivons : un pays comme le Pakistan, qui fut autrefois de peu d’importance stratégique dans le grand jeu des nations, est devenu une puissance nucléaire - une puissance nucléaire de plus en plus instable. Tous reconnaissent le danger qui s’amoncelle. Il est régulièrement mentionné. Mais tous agissent comme si rien ne pouvait être fait, sauf espérer le meilleur, et attendre le pire. Comme le destin de Benazir Buttho le démontre de façon si poignante.
C’est la nature du monde nucléarisé dans lequel nous vivons : ce n’est pas le nombre de pays qui sont parvenus à acquérir leur propre Bombe qui est préoccupant, mais lesquels. Il y a des dirigeants pour lesquels une arme nucléaire sert à la dissuasion, et d’autres pour lesquels c’est quelque chose de plus, dangereusement plus.
Qui se soucie vraiment de la Bombe détenue par les Britanniques ou par les Français ? Ou les Chinois ? Ou même les Israéliens ? Mais une arme nucléaire entre les mains de Mahmoud Ahmadinejad d’Iran, ou une telle arme échouant entre les mains d’un groupe terroriste comme al Qaïda si le Pakistan tombe sous sa coupe... Voilà qui est préoccupant.
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