Irena Sendler est morte ce matin a Varsovie

Irena Sendler, agee de 98 ans, est morte ce matin dans un hopital de Varsovie.

Cette ancienne infirmiere et responsable de l'organisation Zigota, avait aide a sauver d'une mort certaine 2.500 enfants juifs du ghetto de Varsovie dans les annees 1942-43.

Elle avait ete reconnue "Juste parmi les Nations" en 1965, et decoree des plus hautes distinctions polonaises ces dernieres annees.

georges972 a écrit:

Irena Sendler, agee de 98 ans, est morte ce matin dans un hopital de Varsovie.

Cette ancienne infirmiere et responsable de l'organisation Zigota, avait aide a sauver d'une mort certaine 2.500 enfants juifs du ghetto de Varsovie dans les annees 1942-43.

Elle avait ete reconnue "Juste parmi les Nations" en 1965, et decoree des plus hautes distinctions polonaises ces dernieres annees.

C'est un grand témoin, c'est une grande perte. Je suis contente qu'elle ait été reconnue, non seulement par le titre de Juste, mais par ses compatriotes et par la communauté juive.
Je ne sais si elle était croyante, mais dans tous les cas, que D.ieu l'accueille en son paradis je pense que les chrétiens y croient.

Avec les Polaks, il ne faut pas etre si sur que leurs prieres pour Irena Sendler sont destinees a interceder pour son admission au paradis, le contraire serait plutot vrai

Ce qui m'avait bouleversée dans le reportage que nous avons vu à la télé, la représentant dans la chambre qu'elle occupait dans sa maison de retraite, c'était l'attachement que lui témoignaient ceux qu'elle avait sauvés, enfants et petits enfants étant là aussi.

Tous les bienfaiteurs n'ont pas eu cette chance.
Comme quoi, la rancune est parfois plus opiniatre que la reconnaissance... pour en revenir aux propos de Guitl.

Jacqueline a écrit:

Comme quoi, la rancune est parfois plus opiniatre que la reconnaissance... pour en revenir aux propos de Guitl.

Dans ta logique, peux-tu m'expliquer comment etre reconnaissant a Eichmann, Mengele, Barbie et Papon, pour ne citer que quelques uns de nos bourreaux?

Et il faut que tu comprennes que ces gens la n'ont pas operer seul. Il a fallu un vaste reseau de soutien, ou tout au moins d'indifference, et le plus souvent les deux a la fois. Alors la reconnaissance, le pardon, la deuxieme joue que l'on tend, bref toute la doctrine chretienne qui sous-tend, comme dans un espece de filet invisible, toutes tes pensees et interpretations, souvent a ton corps defendant d'ailleurs, ne colle pas avec la realite des faits.

jacqueline a écrit:

Ce qui m'avait bouleversée dans le reportage que nous avons vu à la télé, la représentant dans la chambre qu'elle occupait dans sa maison de retraite, c'était l'attachement que lui témoignaient ceux qu'elle avait sauvés, enfants et petits enfants étant là aussi.

Tous les bienfaiteurs n'ont pas eu cette chance.
Comme quoi, la rancune est parfois plus opiniatre que la reconnaissance... pour en revenir aux propos de Guitl.

je ne connais aucun autre peuple au monde qui ait crée une médaille pour récompenser ceux qui les ont sauvé, pour se souvenir d'eux à jamais.
Par contre, je suis désolée, mais nous avons aussi des organisations qui recherchent nos assassins. Même s'ils sont âgés de 98 ans, je n'aurai aucun remord à les pendre haut et court. Tu m'en files un, je peux le découper en lanières, mettre sa viande au saloir ou la donner aux chiens.
Toi tu peux pardonner à ceux qui ne t'ont rien fait, mais je ne te permets pas de me juger.
Trop facile à la fin ; la victime, c'est moi ; les victimes sont ceux de ma famille, pas seulement de ma religion, pas seulement de mon ethnie. Ce ne sont pas des ombres, il s'agit de mes grand-parents, de mes oncles et tantes, de mes cousins et cousines, de mon ami d'enfance.
Mon ami d'enfance a été poussé dans un wagon par la police française, sur ordre du gouvernement français, parce qu'il était juif - et il avait 4 ans, il venait d'avoir 4 ans.
Alors si tu n'es pas contente, c'est pareil.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20080512.OBS3465/mort_direna_sendler_heroine_de_la_resistance_polonaise.html

Georges,

Tu n'y es pas du tout, je parlais de la reconnaissance " personnelle " aux bienfaiteurs comme ce fut le cas pour Iréna.

Après guerre, avec les séparations, les relations pour beaucoup sont restées sans suite... reconnaissance qui pour différentes raisons ne pouvait pas s'exprimer, la première étant due aux familles brisées qui se retrouvaient en deuil d'une mère, d'un père, d'un frère... etc...

Et ça aussi, ça tient de l'humanisme que d'en tenir compte pour comprendre.

Guitl,

Je n'ai jamais dis qu'il fallait pardonner à l'impardonnable, et le travail qui fut fait pour pister les nazis est à poursuivre jusqu'au bout de la vie de cette vermine. Tu vois je t'accompagnerais bien pour la jeter aux chiens, mais j'aime trop les chiens pour vouloir les empoisonner. Ce qui reste insoutenable, ce fut d'apprendre qu'ils se retrouvaient entre eux par nostalgie du bon vieux temps... ne regrettant nullement leur barbarie.

Mais c'est à aux descendants de cette pourriture qui en souffrent que je pense que les enfants n'ont pas à payer pour leurs parents, si nous voulons nous montrer plus humains dans nos réactions.

Jacqueline a écrit:

Mais c'est à aux descendants de cette pourriture qui en souffrent que je pense

Qu'en sais-tu? Y a-t-il eu une seule etude sur ce sujet? Rolf Mengele, le fils de Josef Mengele, le celebre docteur des jumeaux d'Auschwitz, n'a jamais condamne les actes de son pere. Ces actes le derangent, le troublent, secouent ses propres enfants, mais c'est tout.

Par contre, des etudes concernant la transmission du traumatisme des rescapes a leurs enfants, petits-enfants et meme arriere-petits-enfants, sont foison. C'est a ceux la que ma compassion va, peut-etre parce que moi aussi, il n'y a de nuit ou je ne revis ces cauchemards. Je suis ne apres la guerre, je n'ai pas connu physiquement cette epoque, et pourtant je me vois souvent dans la chambre a gaz, suffoquant, luttant avec les autres pour respirer encore un peu d'air, ou bien tentant vainement me cacher des tortionnaires qui viennent m'arreter, moi et ma famille.

Alors, Guitl, Cormoran, Ariella, me sont plus proches que Rolf Mengele ou que les petits-enfants d'Himmler ou de Rudolf Hoess. Est-ce un hasard?

http://www.liberation.fr/regarder_actualite/188942.FR.php

jacqueline a écrit:

Georges,

Tu n'y es pas du tout, je parlais de la reconnaissance " personnelle " aux bienfaiteurs comme ce fut le cas pour Iréna.

Après guerre, avec les séparations, les relations pour beaucoup sont restées sans suite... reconnaissance qui pour différentes raisons ne pouvait pas s'exprimer, la première étant due aux familles brisées qui se retrouvaient en deuil d'une mère, d'un père, d'un frère... etc...

Et ça aussi, ça tient de l'humanisme que d'en tenir compte pour comprendre.

Pour être fait Juste des Nations, il faut qu'il y ait une reconnaissance personnelle - la demande est faite par la personne, ou les personnes sauvées. Il faut remplir un dossier.
Si la future Juste est décédée, et sans famille, comme c'était le cas pour "ma" Juste, on demande l'acte de décès - ce qui permet avec les renseignements inscrits sur l'acte, de demander l'acte de naissance.
Et il faut faire une demande, en relatant les faits.
Et il faut des ayant-droits pour recevoir la médaille.
"Ma" Juste n'avait personne - j'ai téléphoné en me servant d'internet à toutes les personnes de France qui portait son nom de famille, moins courant que celui de son mari ; je n'ai trouvé personne qui la connaisse, mais j'ai raconté mon histoire, par téléphone ou par écrit, à des dizaines d'individus qui ne me connaissaient pas. J'ai dépensé une fortune en téléphone, parce qu'à l'époque ce n'était pas gratuit.

De son vivant, cette femme a reçu nos visites régulières, des petits colis avec du tabac à priser et du café, des lettres d'enfants pleines de fautes d'orthographe, et elle signait ses réponse par "votre grand-mère de guerre", parce que nous l'appelions "grand-mère".
Et une personne a qui elle expliquait qui nous étions lui a dit : "vous avez de la chance, les gens oublient facilement le bien qu'on leur a fait".
Mes voisins de la rue de Turenne à Paris avaient été aidé, eux, par des voisins ; en retour, ils les ont soutenu jusqu'à la fin de leur vie.
Mes "tantes" ont régulièrement écrit et visité les personnes qui les ont hébergées pendant la guerre.

Les seuls cas de "non-relations" que je connais, c'est lorsque le ou la "sauvé(e)" était trop petit pour avoir des souvenirs.
Ou lorsque pour être "sauvée", il fallait se laisser violer par le chef de famille, et que la victime avait moins de 15 ans - je connais un cas. Et je parie ma part de paradis que la famille du violeur se demande pourquoi ils n'ont pas eu droit à la reconnaissance éternelle.
Ou il fallait payer en monnaie sonnante et trébuchante, et il fallait les moyens ; sinon, au revoir, allez vous faire f.....
Quand on a payé sa vie sauve par l'argent, on se sent moins redevable, c'est normal.

Ces gens avec qui nous avons partagé 3 ans de notre vie, de 1942 à 1945, avec une parenthèse parce qu'il a fallu trouver un temps refuge ailleurs, on ne pouvait les oublier "comme ça", sous prétexte que papa était rentré des camps, ou pas rentré. Ils faisaient partie de notre vie, parce que nous avons partagé, avec eux, des souvenirs inoubliables, une tragédie, parce que nous avons partagé les joies, mais les peines, ce sont eux qui ont partagé les notres, ils n'y étaient pas obligés.
Ce n'était pas des individus lambdas, ils ont été notre seule famille pendant 3 ans, l'appui de successivement 8 jeunes juifs la fameuse nuit du 16 juillet 1942 ; et puis ensuite, de 5 jeunes, le plus petit 2 ans et demi déporté à 4 ans.
Jacqueline, tu peux imaginer la joie de mon père, rentrant d'Auschwitz, retrouvant la famille au complet, l'épouse, 3 enfants plus un né 2 mois après sa déportation, et tu imagines ce juif, qui a vu brûler son peuple dans les fours crématoires, qui ne sentirait pas une reconnaissance éternelle à ces français qui ont sauvé sa famille?

Ma mere et ma grand-mere ont ete cachees par un goy, un Hongrois, si je ne me trompe.

Apres la guerre, celui-ci leur declara: "Voila, ma dette envers votre pere et mari a ete payee, je ne veux plus jamais ni vous voir, ni vous entendre". Et pourtant, ma mere essaya, en vain, de le faire reconnaitre comme Juste. On lui expliqua a Yad VaShem, que si la motivation du sauveur avait ete interessee, il ne pouvait etre reconnue comme Juste.

Mon pere n'eut pas cette chance. Toute sa famille partit en fumee. Il dut son salut au hasard et a sa debrouillardise.

Ne dites pas à Jacqueline qu'elle se trompe. Elle a basé toute sa vie sur ses idées.
Ca la tuerait.

georges972 a écrit:

Ma mere et ma grand-mere ont ete cachees par un goy, un Hongrois, si je ne me trompe.

Apres la guerre, celui-ci leur declara: "Voila, ma dette envers votre pere et mari a ete payee, je ne veux plus jamais ni vous voir, ni vous entendre". Et pourtant, ma mere essaya, en vain, de le faire reconnaitre comme Juste. On lui expliqua a Yad VaShem, que si la motivation du sauveur avait ete interessee, il ne pouvait etre reconnue comme Juste.

Mon pere n'eut pas cette chance. Toute sa famille partit en fumee. Il dut son salut au hasard et a sa debrouillardise.

oui, nous avons eu des "relations" avec une autre famille française, mais ils n'ont pas perdu au change, et nous n'avons pas essayé de les faire "juste". Un inspecteur de police aussi nous a sauvé, mon frère a refusé que je fasse une enquête le concernant, il m'a dit "l'inspecteur H. nous a sauvé, mais il a déporté combien d'autres Juifs?"...et voila, je n'ai rien fait pour le faire "Juste", lui non plus. Pourtant mon père était en relation avec lui après la guerre.

Vous voyez mes chéris, comme il était important que vous fassiez parler un peu vos coeurs au lieu d'en revenir toujours à des articles qui ne font que de vous opposer... C'est cela que j'attendais enfin !
Vous avez une sensibilité que je respecte, que j'aime, car c'est celle que j'ai jadis connue.

C'est très bien aussi que vous rectifiez un peu l'image idylique de certains sauveurs, quand beaucoup d'enfants cachés en gardèrent un très mauvais souvenir. Il y a eu de tout comme familles d'accueil. Maintenant, l'exemple que nous donne Georges est affreux.

Là au moins, vous ne parlez pas au nom des autres, mais au nom de votre propre histoire.