"Chasse aux sorcières": le Figaro évoque à son tour l'implication de la DST
"Devant les réticences de l'institution militaire, Nicolas Sarkozy aurait, selon plusieurs sources, demandé à la Direction de la Sûreté du Territoire, la DST, chargée du contre-espionnage, de démasquer les officiers frondeurs" écrit le Figaro de ce matin, au sujet de l'enquête sur l'identité des officiers signataires, sous le pseudonyme de Surcouf, d'un texte critiquant le Livre blanc de la défense. Le Figaro donne donc les mêmes informations que le site du Nouvel Observateur.
Interrogé par nos soins, le porte-parole du ministère de la Défense Laurent Teisseire a déclaré "ne pas être en situation de démentir ou de confirmer" l'existence d'une enquête de la DST au sein des armées. Selon nos informations, le ministre de la Défense ignore toujours si une telle enquête a eu lieu et n'a pas interrogé l'Elysée à ce sujet.
Dans les milieux proches du dossier, on n'exclut pas la possibilité d'une collaboration entre la DPSD, un organisme militaire, et la nouvelle DCRI (direction centrale du renseignement intérieur) qui chapeaute désormais la DST et les RG. Des policiers des Renseignements généraux travaillent de manière régulière avec les militaires de la DPSD.
La DST a-t-elle conduit une enquête "en sous-main" pour le compte de l'Elysée, comme l'affirme le Nouvel Obs ? Si c'est le cas, ce serait un grave dévoiement. Peut-on imaginer qu'un service conçu pour traquer les espions soviétiques, puis les terroristes islamistes, puisse se consacrer à une enquête au sein de l'institution militaire, pour retrouver des officiers qui ont exprimé une opinion critique ? Le groupe Surcouf, s'il agace l'hôte de l'Elysée, ne met quand même pas en danger "la sûreté du territoire".
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