forum sepharade-janine
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
forum sepharade-janine

politique, divers
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Google Pixel 7 5G – Smartphone 6,3″ OLED ...
Voir le deal
316 €
Le Deal du moment : -29%
PC portable Gamer ERAZER DEPUTY P60 – ...
Voir le deal
999.99 €

 

 par chevat

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
adm-janine
Admin
adm-janine


Nombre de messages : 147666
Age : 77
Localisation : paname
Date d'inscription : 19/11/2006

par chevat Empty
MessageSujet: par chevat   par chevat Icon_minitimeDim 19 Avr - 14:27

La déportation des enfants de Korczak

Poème de Wladyslaw Szengel

Wladyslaw Szengel, qui ne survécut que de quelques mois à Korczak, a laissé un
témoignage bouleversant et violent du départ de la Maison des Orphelins pour
l'Umschlagplatz. ( l'orphelinat )

Aujourd'hui j'ai vu Janusz Korczak
Partir avec les enfants pour la dernière marche,
Les enfants proprement vêtus comme pour
La promenade au parc du dimanche.
Ils portaient leurs habits de fête -
Désormais on peut les salir -
En rang par cinq les orphelins traversaient la ville
Où se terraient les hommes traqués.
La ville avait un visage d'épouvante,
Masse étrangement écorchée et nue.
Elles regardaient la rue, les fenêtres creuses
Comme des orbites de mort.
Tantôt un cri comme un oiseau perdu
Payait le sonneur de la mort sans raison,
Indolemment passaient dans leurs rickshaws
Les messieurs de la situation.
Tantôt tohu-bohu, et tumulte, et silence.
A la volée fuyaient de furtives paroles,
Pétrifiée et muette d'horreur en oraison
Se dressait l'église de la rue Leszno.
Et là, par cinq, les enfants - calmement.
Nul n'essayait d'en tirer un du rang :
Des orphelins. Nul ne graissait la patte
Aux uniformes bleus.
Nulle intervention sur l'Umschlagplatz,
A l'oreille de Szmerling nul ne souffla mot,
Nul ne collecta les montres de famille
Au profit du soiffard Letton.

Janusz Korczak marchait, droit, quelques pas en avant
La tête nue, le regard sans frayeur,
Un enfant le tenait par la poche,
Lui-même portait deux petits dans ses bras.
Quelqu'un se précipita, un papier à la main,
Brailla nerveusement quelque explication :
- Vous pouvez revenir.... Il y a un ordre de Brandt.
Korczak en silence secoua la tête.
Il ne prit pas même la peine de leur expliquer,
A ces porteurs de la faveur allemande.
Comment faire entrer dans ces têtes sans âme
Ce que signifie laisser seul un enfant...
Tant d'années... sur cette route obstinée
Pour remettre à l'enfant le globe du soleil
Et maintenant le laisser atterré ?
Il ira avec eux... plus loin... jusqu'au bout...
Puis il pensa au roi Mathias
A qui le sort épargna malheur semblable,
Le roi Mathias sur l'île parmi les sauvages
Ne se fût pas conduit autrement.
Et déjà les enfants montaient dans les wagons
Comme pour une partie de campagne à Lagbaomer,
Et tel petit, avec son air hardi, aujourd'hui
Se sentait tout à fait "shomer".
J'ai songé en ce moment ordinaire,
Pour l'Europe un rien insignifiant, sans doute,
Que lui, pour nous, dans l'histoire, en ce même moment,
Inscrit là la plus belle page.
Que dans cette guerre aux Juifs, infâme,
Dans cette ignominie sans borne, ce chaos sans issue,
Dans ce combat pour la vie à tout prix,
Dans ces bas-fonds de tractations-trahisons,
Sur ce front où la mort est sans gloire,
Dans cette danse de cauchemar en pleine nuit,
Il y eu un unique héroïque soldat,
Janusz Korczak, tuteur des orphelins.
Est-ce que vous entendez, voisins de l'autre côté du mur,
Qui, au travers des barbelés, nous regardez mourir ?
Janusz Korczak est mort afin que nous
Aussi ayons notre Westerplatte*.


[Wladiyslaw Szengel (1914-1943),
Ce que j'ai lu aux défunts, Ghetto de Varsovie, 10 août
1942. Traduit du polonais par Yvette Métral
*A Westerplatter (presqu'île de la baie de Dantzig), en septembre 1939, 180 soldats polonais
résistèrent pendant 7 jours au bombardement d'un cuirassé et des avions allemands.]
Revenir en haut Aller en bas
https://sepharade2.superforum.fr
georges972

georges972


Nombre de messages : 24428
Age : 76
Localisation : Israel
Date d'inscription : 20/11/2006

par chevat Empty
MessageSujet: Re: par chevat   par chevat Icon_minitimeDim 19 Avr - 15:39

Hier, j'ai entendu a la tele israelienne, un historien dire que les Juifs ne purent resister. En Europe de l'Est, ce fut vrai tres certainement, dans certaines parties de l'Europe de l'Ouest aussi.
Revenir en haut Aller en bas
guitl

guitl


Nombre de messages : 57558
Localisation : PARIS BIEN ENTENDU
Date d'inscription : 20/11/2006

par chevat Empty
MessageSujet: Re: par chevat   par chevat Icon_minitimeDim 19 Avr - 15:56

georges972 a écrit:
Hier, j'ai entendu a la tele israelienne, un historien dire que les Juifs ne purent resister. En Europe de l'Est, ce fut vrai tres certainement, dans certaines parties de l'Europe de l'Ouest aussi.

je ne comprends pas "ne purent résister"...avec quoi? la révolte de Sobibor, de Varsovie, de Treblinka, les camps de résistants juifs dans les forêts d'ukraine, furent des miracles.
Aujourd'hui je suis allée à la commémoration de la révolte du ghetto de Varsovie - 19 avril, un groupe de jeunes, de l'âge de tes enfants, Georges, décidèrent de mourir les armes à la main. Imagine leur joie au premier allemand mort.
Souviens toi des photos de ces cortèges de survivants qui quittent Varsovie en flamme ; nul peur dans le regard, un genre de fierté. Ils nous ont légué un bien bel héritage.
J'ai lu dans internet l'an dernier les protestations d'une polonaise catholique que j'intitule "protestations au monde" : la révolte de Varsovie a aussi existé chez les chrétiens. Le monde ne se souvient que de la nôtre, pour la première fois depuis 2.000 ans, les juifs prenaient les armes. Ils ont fait, seuls, sans armes presque, sans soutiens, ce qu'aucune capitale européenne n'avait fait, résister à l'allemagne nazie, à mains nues, pratiquement.
Alors je crois qu'il serait temps pour les israéliens de se contenter de les admirer, ils ont su mourir de manière admirable.
J'ai, aujourd'hui, déposé des bougies souvenirs au Mémorial, pour mon père, la famille de mon beau-frère, la mère de mon mari, et mon petit ami d'enfance, déporté à 4 ans, en 1944. Son nom commence par un Z, il est parmi les derniers de la liste des déportés en 1944.
Cela fait si longtemps, et j'ai toujours envie de pleurer quand je pense à eux.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





par chevat Empty
MessageSujet: Re: par chevat   par chevat Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
par chevat
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Chevat!!
» chevat
» Chevat
» chevat
» chevat

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
forum sepharade-janine :: Votre 1ère catégorie :: Votre 1er forum-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser