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 briser le silence

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AuteurMessage
adm-janine
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adm-janine


Nombre de messages : 147666
Age : 77
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Date d'inscription : 19/11/2006

briser le silence Empty
MessageSujet: briser le silence   briser le silence Icon_minitimeMer 4 Avr - 7:14

je vous rappelle à tout hasard, que je me contente de vous rapporter des articles, ça ne veut jamais dire que j'aopprouve ou desapprouve ce qui est écrit
je vous donne une information diverse, c'est tout


---------------------------------------------------------------------------

International Herald Tribune, 22 mars 2007

diffusé par Common Grounds
www.commongroundnews.org

Briser le silence
Steven Erlanger *

Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant


Un soir, un groupe d'habitants de Jérusalem s'étaient réunis pour écouter
les propos d'un soldat israélien, troublé par la manière dont lui et
certains de ses homologues s'étaient conduits dans la Cisjordanie occupée.

La petite foule était un peu négligée, cheveux mal peignés et chaussures
confortables plutôt qu'élégantes. Largement anglophones, les gens se situent
quelque part à gauche dans le paysage politique israélien, et ont écouté
avec attention Mikhael Manekin, 27 ans, parler calmement de ses quatre
années de service dans la brigade d'infanterie "Golani" en Cisjordanie.

Manekin et ses camarades étaient souvent postés à des check points, près de
Hebron ou de Naplouse, à contrôler les déplacements des Palestiniens et
tenter de s'assurer que des candidats aux attentats suicides ne pénètrent
pas en Israël. Les check points font partie du système de sécurité
israélien, avec la barrière de séparation, qui protège Israël mais perturbe
également la vie de Palestiniens ordinaires dont la préoccupation
essentielle n'est pas d'exploser avec une bombe.

Manekin, lieutenant, est le président du groupe "Shovrim Shtika" (Briser le
silence) (1) composé d'anciens soldats choqués par leur propre attitude et
celle d'autres, qui ont décidé de réunir leurs histoires et de porter
témoignage. Depuis 2004, ils ont recueilli les témoignages de plus de 400
soldats.

Il a parlé de ces soldats qui humilient ou frappent des Palestiniens pour
que les foules restent en rang, de la manière dont on instruit les soldats à
se montrer agressifs, mais aussi du fait que la plupart respectent des
limites morales décentes. Il a parlé aussi de la peur de voir des centaines
de personnes passer de la colère à l'émeute, cette peur qui s'empare de
l'âme et rend des jeunes gens brutaux.

"Je ne pense pas qu'il s'agisse du problème de l'armée, c'est le problème de
la société. Nous envoyons ces jeunes en notre nom. Et il n'y a aucun espace
pour parler des mauvaises choses. Il ne suffit pas de dire : 'Mais il y a le
terrorisme palestinien'. Il existe, mais c'est trop facile."

Après la guerre sans résultat de la guerre au Liban, les propos de Manekin
ont provoqué un certain malaise, même auprès de ce public réuni au Centre
Yakar pour la justice sociale, fondé en 1992 pour promouvoir le débat et le
dialogue entre les Israéliens et leurs voisins. Dirigé par Benjamin Pogrund,
éminent journaliste originaire de l'Afrique du Sud, ce centre affronte les
problèmes difficiles, comme les Arabes israéliens, les colonies,
l'orthodoxie religieuse et les attaques contre la démocratie.

Or, après la guerre du Liban, l'atmosphère en Israël est morose, avec le
sentiment que ni l'armée ni le gouvernement n'ont fonctionné correctement.
Le gouvernement est une chose, mais l'armée est l'institution phare
d'Israël. Un beau film qui vient de sortir, "Beaufort 2000", sur les
derniers jours de l'armé au Liban en 2000, est couvert de louanges pour
avoir montré un soldat israélien sensible qui fait remplit bravement sa
mission malgré la peur et les confusions habituelles aux niveaux politique
et militaire.

Même si le fait de critiquer l'armée est tout à fait accepté dans la
démocratie israélienne, et pas seulement à gauche, les propos de "Shovrim
Shtika" en ont écorché plus d'un.

Un homme s'est levé pour dire que Manekin et ses amis nuisaient à Israël, et
particulier à son image à l'étranger, pour le bénéfice de leur propre
conscience. Dans le public, beaucoup ont approuvé de la tête. Grand et
digne, 45 ans environ, l'homme dit que lui aussi avait servi en Cisjordanie,
"et je suis fier de ce que j'y ai fait pour défendre les Israéliens."

"Il est crucial d'intimider les gens aux check points", dit-il, la voix un
peu tremblante, "nous sommes si peu et ils sont si nombreux." Puis il
rajouta : "Ces gens ne sont pas comme nous ! Ils nous mentent effrontément
!"

Cela en fut assez pour Uriel Simon, 77 ans, professeur émérite d'études
bibliques à l'université de Bar-Ilan, et colombe religieuse connue.

"Parlons de menteurs", dit-il, puis il fit une pause. "Mon père a été un
menteur. Mon grand-père a été un menteur. Comment auraient-ils fait
autrement pour traverser les frontières et arriver dans ce pays? Nous avons
survécu en mentant. Nous avons menti aux Russes, aux Allemands, aux Anglais
! Nous mentons pour survivre ! Je suis le fils de Jacob le menteur ! (2)"
dit-il. "Et quant aux Palestiniens : bien sûr qu'ils mentent ! Tout le monde
ment à un check point ! Nous aussi, nous l'avons fait !"

De nombreux Israéliens ont fui une Europe hostile (son père, Ernst,
enseignant et fondateur avec Martin Buber d'un mouvement de paix pionnier,
Brit Shalom, venait d'Allemagne). "Les Américains détestent les menteurs.
Mais nous, nous sommes venus d'Europe, le pire endroit du monde, qui nous a
donné à la fois le fascisme et le communisme."

Les Israéliens doivent se souvenir, dit-il. "La ligne jaune de Buber est
entre ce qui est nécessaire, et donc permis, et ce qui ne l'est pas, et donc
interdit."

Tout le monde a peur des miroirs, dit-il en réajustant sa kippa brodée sur
ses cheveux blancs. "Nous détestons le miroir. Nous ne voulons pas nous voir
dans la glace. Nous n'aimons pas les photos qu'on prend de nous. Nous disons
: 'Oh, cela ne nous ressemble pas'. Nous voulons nous voir plus beaux que ce
que nous sommes. Mais ici, il y a aussi des prophètes qui sont des miroirs
qui n'ont pas peur des rois ni des généraux. Le prophète dit : 'Vous êtes
laids', et nous ne voulons pas l'entendre. Mais nous devons nous regarder
dans le miroir, honnêtement et sans crainte."

L'armée joue un rôle central en Israël, et les problèmes sont compliqués. Au
début de la guerre de l'été dernier, comme au début de chaque guerre, y
compris celle en Irak, "il y a une euphorie qui vient d'une croyance quasi
irrationnelle dans la force et la puissance, où le glaive peut couper tous
les lents processus."

C'est tellement enivrant si, comme Israël, "on a une telle force dont on ne
peut pas se servir, et que d'un seul coup, si, on peut."

Mais l'euphorie ne dure jamais longtemps, dit-il. "Nous bombardons le
Sud-Liban comme des fous, et pourtant, ils continuent à nous envoyer des
missiles."

Le sentiment de frustration est encore plus intense "pour un peuple comme
Israël, forcé de vivre par le glaive, car qui va sauver ce petit Etat?
L'ONU? La bonne volonté des Américains? Nous serions écrasés 10 fois avant
que l'Amérique se réveille, si même elle veut se réveiller. Donc, n'importe
quel enfant de 10 ans connaît l'importance de l'armée. Et plus on en a
besoin, plus on en attend."

A la fin de la soirée, Uriel Simon a dit qu'il était allé parler à l'homme
qui avait été si énervé. "Il m'a dit : 'tu ne me croiras peut-être pas, mais
je suis d'accord avec 90% de ce que tu as dit." Simon a ri doucement. "Cela
montre dans quelle confusion il se trouvait."


(1) www.shovrimshtika.org/index_e.asp

(2) Jacob a menti à son père Isaac pour supplanter auprès de lui son frère
Esaü.


* Steven Erlanger dirige le bureau du New York Times à Jérusalem.


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