Ron Paul dispose d’une base en général relativement étroite au sein de l’électorat, mais c’est une base fervente. Il représente une tendance marginale au sein du courant conservateur, mais c’est une tendance néanmoins. Si l’irruption de Newt Gingrich en tête des sondages a suscité l’hostilité des hautes sphères républicaines, celle de Ron Paul a suscité, plutôt, une consternation assez large, et un net malaise.
Ron Paul est celui qu’on tolère dans les débats républicains mais qui, à un moment ou à un autre, se révèle être une source de gêne ou de honte. On le préfère à l’intérieur, en assumant le fait qu’il commettra quelques dérapages, plutôt que de le voir être à l’extérieur, se présenter comme candidat indépendant, et, puisque les élections américaine se jouent à un seul tour, être celui qui, en prenant quelques dizaines de milliers de voix, permettra à l’adversaire d’être élu.
Lorsqu’il parle d’économie, Ron Paul énonce un discours solide et cohérent : et il s’en tient, pour l’essentiel, aux positions du libéralisme classique, quand bien même il peut assez rapidement prendre les allures d’un idéologue rigide : il propose ainsi l’abolition du Federal Reserve System et le retour à l’étalon or, ce qui, dans le monde contemporain, relève de l’utopie.
Lorsqu’il aborde les questions de société, qu’il s’agisse de la légalisation des drogues ou de l’immigration, il devient difficile de le prendre au sérieux (proposer la vente libre des drogues dures et une immigration totalement libre partout sont des propositions qui, mises en œuvre, seraient à même de créer des désordres abyssaux, et qui peuvent séduire les adolescents juste post pubères et inconscients des réalités du monde).
Lorsqu’il parle de politique étrangère, on a immédiatement le sentiment qu’il habite une autre planète, qu’il a consommé trop de substances hallucinogènes, ou qu’il a beaucoup fréquenté des gens atteints de pathologies mentales.
J'ai du mal a saisir ce personnage qui a un peu trop fréquenté les fous