[C'est une tribune libre, on peut être d'accord ou pas d'accord à ce texte, mais j'ai pensé bon de le publier dans le forum]
Je ne sais si Arouts 7 me publiera mais je me risque.
D’abord, je tiens à dire que mes propos ne sont pas contre monsieur le cardinal Lustiger, ni une remise en cause de ses qualités humaines et de son ouverture.
Je veux simplement attirer l’attention sur le fait que le dialogue religieux a ses limites et qu’il faut savoir s’arrêter à temps. Sinon, on ne sait plus qui est qui.
Je sais que les avis sont partagés au sujet de la judaïté de ce cardinal. Mais chacun peut consulter la halakha et y trouver la réponse.
Les faits sont là. Cet homme a été baptisé dans l’église catholique et croyait aux dogmes catholiques. Il a été enterré selon les rites de cette église, c’est à dire que tout le monde a défilé devant son cercueil et le bénir en faisant un signe de croix. Cette croix au nom de laquelle, nos frères ont été massacrés ; pogroms, croisades, inquisition etc.
Monsieur Lustiger parlait de son attachement à son judaïsme en faisant référence à la Shoah, au nazisme, mais le peuple juif, ses ancêtres ont été exterminés au nom de cette religion à laquelle, il s’est converti.
Alors, nous tombons dans la confusion la plus totale, quand on voit ce jeune homme de la famille Lustiger, près du cercueil orné d’une croix, verser la terre d’Israël. Terre de plusieurs endroits juifs et chrétiens. En tant que juive, je souffre de la comédie qu’on fait jouer à ce garçon pendant que les médias, les juifs et les chrétiens ignorants se réjouissent de ce grand moment de rapprochement.
Aaron ou Jean-Marie ? Il semble qu’il ait choisi. Et ce kadich laisse planer le doute qu’on peut finalement rester juif et reconnaître le Messie en Jésus.
Bien sûr, ce kadich était une des dernières volontés du cardinal mais pourquoi aucune autorité rabbinique pour expliquer l’impossibilité de cette volonté ?
C’est la croisade ardente de tous les juifs messianiques qui font du prosélytisme en Israël.
N’en déplaise à tous les rabbins de France, petits et grands, l’amour et la tolérance, ce n’est pas ce balagan, comme on dit en hébreu.
Le dialogue inter religieux, c’est apprendre à se connaître, à se respecter. Et savoir qu’à certains moments, on ne peut plus faire le chemin ensemble.
Nous juifs, nous devons rester vigilants par rapport à ce dialogue et ne pas sacrifier notre identité juive au nom de l’amitié.
Aujourd’hui le pape Benoît XVI a permis de nouveau que la messe soit dite en latin. Est-ce le rite du pape Pie X qui est de nouveau à l’honneur ? Si c’est le cas, ce n’est pas le fait que la messe soit dite en latin qui doit nous interpeller, c’est que cette liturgie comporte des prières envers les juifs « perfides ». Qui s’est soucié de cela chez nos bons partisans du dialogue inter religieux ?
Ruth Baratoux - Jérusalem
source :
aroutz7