Israël relance la lutte contre l'antisémitisme
Claire Dana Picard
mercredi 20 décembre 2006 - 11:58
En dépit du regain de l’antisémitisme dans le monde, l’Etat d’Israël n’a pas entrepris d’action spectaculaire, ces derniers temps, pour tenter de l’enrayer. C’est sans doute pour combler cette lacune que les Affaires étrangères se sont enfin décidées à aborder sérieusement la question dans le cadre de débats du Forum global pour la lutte contre l’antisémitisme.
La réunion a eu lieu dans la cellule de crise du ministère à Jérusalem sous la direction de Tsippi Livni, en présence de l’ancien ministre Nathan Charansky et des députés Colette Avital et Michael Melchior (travaillistes) qui consacrent une partie de leur temps à lutter contre ce fléau. En outre, ont été invités à prendre part aux débats des diplomates israéliens en poste à l’étranger et des représentants du gouvernement et d’organisations juives. Certains, ne pouvant pas faire le déplacement, se sont contentés d’assister aux discussions par l’intermédiaire d’une audioconférence.
La ministre des Affaires étrangères Tsippi Livni a ouvert la séance en annonçant qu’elle comptait relancer les travaux du forum en raison de la recrudescence de l’antisémitisme qui se manifestait à présent sous de nouvelles formes. Et de souligner : "Le monde doit comprendre que ce problème ne concerne pas seulement les Juifs et l’Etat d’Israël".
Livni a notamment reproché aux pays occidentaux, et plus particulièrement à l’Europe, de ne pas lutter efficacement contre l’antisémitisme, alors que leur régime s’appuyait sur des valeurs démocratiques et humanitaires.
La ministre a estimé qu’Israël devait œuvrer ouvertement contre ce fléau, au lieu de se contenter de faire des déclarations, et passer à l’action. Elle a ajouté qu’il fallait mobiliser les dirigeants du monde entier afin que la question reste à l’ordre du jour.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, cela fait plus d’un an que la question de l’antisémitisme est laissée de côté en Israël. Par le passé, elle était traitée par un ministre du cabinet du Premier ministre et les deux responsables du dossier étaient alors Nathan Charansky et Michael Melchior. Mais depuis le départ de Charansky, personne n’a pris la relève.
Si la question est à nouveau à l’ordre du jour, c’est semble-t-il grâce à l’initiative de la directrice du département de la Diaspora du ministère des Affaires étrangères, Aviva Raz-Schechter, qui a demandé à Livni de reprendre le dossier. Celle-ci l’a aussitôt transféré pour le confier à sa collaboratrice.
arouts7