En tout cas, je garde un cuisant souvenir de la place Gambatta.
Un matin en allant travailler, je me suis arrêtée dans une cabine téléphonique et j'ai vu deux hirondelles ( à cette époque les flics
portaient de pélerines ) ouvrir brusquement la porte et me prendre
des mains mon carnet d'adresses... Brutalement, ils me firent sortir
de la cabine sans que je puisse téléphoner à la personne qui venait
de décrocher. Ce sont les flics qui sans un mot, ont raccroché le
combiné. Et c'est entre les deux que je fus conduite au commissariat
de police avec tous les regards croisés qui ressemblaient à des
insultes... Arrivés au commissariat, de mon carnet d'adresses
tombèrent des petits dessins, fleurs, nounours, etc... et moi à
quatre pattes pour les ramasser sans qu'aucun de ces poulets
ne vienne à mon secours... Brutalement, on me demanda quelles
étaient les personnes inscrites sur mon carnet... J'ai répondu,
de la famille, des amis....
Voyant qu'il y avait erreur sur la personne, on me dit que je
pouvais repartir, sans un mot d'excuse.
Ce sont les gars au bureau d'études qui se sont bien amusés
en me disant qu'en effet, j'avais bien la tête voulue pour appartenir
au FLN.