Bonjour,
Je reviens après quelques années d'absence ici.
Les polonais restent des polonais bien sûr.
Comme d'autres restent pareils à eux-mêmes ailleurs.
La fin de l'année 2014 arrivant, on aura recensé en Pologne plus de 40 festivals et manifestations dédiés à la culture juive à travers le pays, dont notamment le festival de la culture juive de Cracovie qui se déroule maintenant depuis un quart de siècle et le festival Singer de Varsovie qui s'est déroulé pour sa 11ème année consécutive.
Comme j'ai coutume de dire à mes compatriotes français et francophones, allez imaginer, ne serait-ce qu'en rêve, un festival de la culture juive place de la République à Paris...
Ou à Marseille, Toulouse, Lyon ou ailleurs.
A Varsovie, il se déroule sur la place Grzybowski, un ancien lieu de vie juive, à deux pas du théâtre juif dirigé par Gołda Tencer qui est également la créatrice de ce festival, en plein centre ville.
Aujourd'hui la Pologne est le seul pays de toute l'Europe où on assiste à un foisonnement de manifestations et d'implications dans l'histoire et le passé juif. C'est le fait surtout de non juifs, polonais, catholiques ou athées ou autres, ou juifs aussi.
Revenons à Sobibór.
Ou plutôt allons-y, car pour se rendre à Sobibór, il faut en faire des kilomètres. C'est un petit lieu-dit au sud de la ville de Włodawa, appelé Stara Kolonia Sobibór, situé au fin fond de la forêt, à proximité de la frontière avec l'Ukraine. Les visiteurs qui se rendent sur ce site ont roulé au minimum 100 km quand ce n'est pas 300 ou plus en comptant le retour.
Les gens qui se rendent là bien évidemment ne sont pas tous polonais, vous l'aurez remarqué je présume, malgré vos vues sur les polonais que je ne vous enlève pas.
On compte également de nombreux étrangers. Ce site est en transformation afin de l'adapter pleinement aux exigences de mémoire qu'il mérite et afin d'attirer les visiteurs polonais et étrangers qui visitent principalement certains lieux de l'holocauste en Pologne.
Jusqu'ici, à Sobibór, il était difficile de se faire une idée de ce tout petit site de l'holocauste, c'est une forêt perdue au milieu d'une immense forêt. Hormis l'accès vers les mémoriaux et "Himmelstrasse", on ne sait pas très bien si on est dans la forêt ou sur l'ancien site. Evidemment des gens qui s'y rendent avec leur animal de compagnie se doivent de respecter les lieux. Ce qui s'y retrouvent à vélo ne s'y rendent pas par irrespect j'en suis convaincu.
Toujours est-il que quand on se rend à Sobibór, vu l'endroit où ça se trouve, c'est qu'on a fait une démarche intellectuelle pour s'y intéresser et l'effort de s'y rendre pour aller visiter un lieu paumé. Que l'on soit polonais, français, belge ou autre.
Ce site demande à être clôturé et "mis en valeur" (le terme est mal adapté) et c'est principalement la Pologne qui s'en charge. Mais qu'on ne s'y trompe pas, les anciens sites d'extermination sont situés au milieu de grandes forêts, c'est le cas à Chełmno nad Nerem, à Treblinka, dans une moindre mesure à Bełżec puisque se site (le plus petit par la taille, mais le troisème par le nombre de victimes) est aménagé et clôturé. De fait, des gens les traversent sans mauvaise intention, sans arrière pensée.
C'est ma conviction, au delà de toutes polémiques avec ce que les gens perçoivent aujourd'hui de la Pologne, à travers de nombreux clichés et stéréotypes.
Si je repasse ici, ce n'est pas pour dédouaner ou protéger mais amener un autre son de cloche, dans un respect mutuel.