En Europe continentale (hors URSS) environ 10% à 15% seulement des enfants juifs ont survécu à la Shoah. Ce pourcentage s’établit à 12,5% aux Pays-Bas et atteint 65% en Belgique et 86% en France. Si la « catastrophe » hollandaise s’était produite en France, ce ne sont pas 11 600 enfants juifs de France qui seraient partis pour toujours mais 73 500, près de sept fois plus ! Les arguments ne manquent pas, mais en aucun cas ils ne peuvent expliquer une différence aussi considérable. Citons-en deux qui ont été souvent mentionnés.
Peut-on passer sous silence le crime du gouvernement français qui, pendant l’été 1942, déporte d’un territoire non occupé par les Allemands 500 enfants juifs vers la mort ? Certes non, mais les statistiques sont là et elles classent l’infamie. Malgré ses comportements odieux, la France se place de loin au premier rang des sauveteurs. Qu’on en juge !
Qu’en France le pourcentage d’enfants envoyés vers les camps de la mort ait été deux fois plus faible que celui des adultes a eu une conséquence capitale que l’on ne retrouve nulle part ailleurs en Europe. Environ 10 000 enfants sont restés seuls en France sans leurs parents déportés et presque tous assassinés.
Dix mille enfants sans parents, abandonnés, qui ont besoin pour échapper à la Gestapo d’être cachés, logés, nourris et aimés par des dizaines de milliers de gens de bonne volonté. Le problème des enfants prend alors une autre dimension et nécessite la mise en place en France d’une importante logistique pour les prendre en charge.
Ce sont de nombreuses organisations et familles chrétiennes ou laïques, parfois juives, qui ont accueilli ces enfants dans la durée.
http://la-shoah-revisitee.org/