Le pilpoul, c'est-à-dire l'exégèse et la remise en question permanente de la signification de ce qu'on cherche à nous inculquer, est un élément-clé de la culture judaïque. C'est ce que nous rappelle le rabbin Delphine Horvilleur dans sa récente oraison funèbre d'Elsa Cayat, une des victimes juives de l'attentat contre Charlie Hebdo.
Ca mérite qu'on y réfléchisse.
"Soyez assez libres pour dépasser tout ce qui vous a abusé, c’est à dire tout ce qu’on vous a fait ‘boire’ au biberon, tout ce qu’on vous a fait avaler tout cru, sans que vous ne l’ayez pensé, repensé et, surtout, interprété. Tel est l’héritage de la psychanalyse, de la pensée critique, et (je veux le croire) d’une pensée religieuse mature et vivante.
Les héritages, les croyances, et les textes – surtout les textes – sont là pour être interprétés, pour être digérés, parfois très loin de leur sens littéral. Sans cela, ils nous aliènent, nous enferment dans la souffrance, nous imbibent de leur abus. Ils nous condamnent."
http://tenoua.org/hommage-elsa-cayat/