yvan simon
Disparition de Léon Zyguel zal
C’est avec une peine immense que nous apprenons la disparition de Léon Zyguel, homme de dialogue et de paix, militant infatigable de la justice, de la fraternité et de la dignité pour tous les êtres humains. Arrêté en juillet 1942 par la gendarmerie allemande à quelques kilomètres de la ligne de démarcation, il est envoyé avec sa mère et quatre de ses frères et sœurs à la prison d’Orthez avant d’être remis quelques semaines plus tard à la gendarmerie française.
Il connaîtra le camp de Mérignac avant d’être transféré à Drancy, puis Pithiviers, Auschwitz et Buchenwald où il intègrera le réseau de résistance du camp et participera à sa libération à l’approche des troupes alliées.
Artisan infatigable du travail de mémoire, Léon Zyguel, Président de la section de Montreuil de la FNDIRP, président du Foyer des Anciens combattants de Montreuil, Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur a, au fil des années, marqué des générations de Montreuillois par son humanité, sa personnalité généreuse, sincère et passionnée. Fidèle à la mémoire de ceux, famille, amis et camarades qui ne sont jamais revenus des camps et fidèle au serment prêté le 19 avril 1945 sur la place d’appel du camp de Buchenwald, Léon Zyguel aura œuvré, sans relâche, à l’édification d’un «monde nouveau dans la paix et la liberté». Dans les théâtres, dans les écoles, les lycées, les collèges, au cinéma Le Méliès, lors des commémorations qui lui tenaient tant à cœur, Léon Zyguel aura passé sa vie à partager et à transmettre son histoire et ses valeurs, pour construire une société plus juste, enfin débarrassée de l’antisémitisme et du racisme.
Interprète de son propre rôle dans le film de Marie-Castille Mention-Schaar «Les Héritiers» sorti récemment sur les écrans, il sera resté, jusqu’à sa mort, un passeur de mémoire, un artisan de l’éveil des consciences.
YL