celèbre pour ses compétences, son dévouement au service des familles, son humour et sa générosité de cœur.
David, Dario SCIALOM
né à Tunis en 1880 y est mort en 1966 après une vie consacrée aux pauvres de la hara. Il reste entouré d’une « aura de sainteté » entrée dans la légende.
Après une scolarité primaire et secondaire à Tunis (Ecole de sœurs de Saint Joseph, Alliance Israélite, Lycée Carnot) il fait sa médecine à Montpellier où il soutient sa thèse en 1902, intitulée Association de névroses organiques (hystérie et neurasthénie)
Dès son titre de médecin obtenu il revient en Tunisie où, après un bref exercice à Bizerte, il s’installe à Tunis rue de Constantine puis rue des Tanneurs.
Connu surtout pour une vie de dévouement et de désintéressement au service des plus pauvres il n’en eu pas moins une activité de très haut niveau comme en témoignent les très nombreuses publications et communications.
Il traita de sujets divers dans des domaines dépassant souvent le champ purement technique de la clinique
Par ailleurs il était médecin de la famille beylicale, président de la Société des sciences médicales de Tunisie en 1932.
Cette si importante activité médicale si diversifiée ne l’empêchait pas de tenir une place importante au plan social et communautaire
LISEZ CETTE PRECIEUSE ET ÉMOUVANTE LETTRE
HOMMAGE DE SA PETITE FILLE
ÉLIANE GANEM
MON GRAND PÈRE DAVID SCIALOM NE LE 4 MAI 1880 A TUNIS ,
MORT A 86 ANS EXCERCAIT JUSQU A SON DERNIER JOUR
IL HABITAIT AU 08 RUE DES TANNEURS
IL FIT SES ETUDES A MONTPELLIER
ORPHELIN TRÈS JEUNE , BOURSIER, IL ENVOYAIT UNE GROSSE PARTIE DE SA BOURSE A SA MÈRE JUIVE ITALIENNE , QUI ÉLEVA SES 2 FILLES GRACE A LA BOURSE DU GRAND PÈRE , QUI VIVAIT MISÉRABLEMENT AVEC LA PARTIE DE SA BOURSE QUI LUI RESTAIT
QUAND IL REVIENT A TUNIS , ON LE SURNOMMA TRÈS VITE
"LE MÉDECIN DU GHETTO " "TBIB CHALOM "
COMME L APPELAIENT LES MALADES JUIFS ET ARABES
GRAND PÈRE S EST MARIE AVEC UNE FILLE BOCCARA , IDA ,
MA GRAND MÈRE
ILS EURENT DEUX ENFANTS , MA MÈRE YVETTE , BELLE ,DOUCE ,STUDIEUSE
ET FERNAND , L ARTISTE DE LA FAMILLE , ( L ESSOR )
GRAND PÈRE S OCCUPAIT S OCCUPAIENT DE SES CLIENTS COMME SES PROPRES ENFANTS , IL DEVINT LE MÉDECIN DES PAUVRES
ON SAVAIT QU IL NE DEMANDAIT PAS D HONORAIRES ET QU IL DONNAIT CE QU IL AVAIT SUR LUI , RAISINS SECS , DES KAKIS DES DATTES ...
L ONCLE FERNAND M A SOUVENT DIT QU ENFANT ,IL PARTAGEAIT UNE ORANGE AVEC SA MÈRE COMME DESSERT
MALGRÉ CE MANQUE D ARGENT , GRAND PÈRE ÉTAIT TRÈS ACTIF , TOUJOURS SOURIANT
IL CONSIDÉRAIT AVOIR EU LA CHANCE DE POUVOIR FAIRE SES ETUDES , D AVOIR MARIE SES DEUX SŒURS ET ÉLEVER SES ENFANTS
QUAND MAMAN ( sa fille ) EST MORTE A 36 ANS , SA VIE BASCULE ....
POURQUOI UN SI GRAND MALHEUR POUR UN HOMME SI BON ?
IL A CONTINUE A FAIRE LE BIEN MAIS IL N ÉTAIT PLUS SOURIANT ET HEUREUX
LA MAISON ÉTAIT DEVENUE UNE PHARMACIE EN DÉSORDRE AVEC TOUS LES ÉCHANTILLONS ... IL Y EN AVAIT PARTOUT ...
QUAND UN MALADE VENAIT , IL REPARTAIT SOUVENT AVEC LES MÉDICAMENTS QU IL N AURAIT PU ACHETER
QUAND IL VENAIT CHEZ MOI , IL ME DEMANDAIT TOUJOURS SI J AVAIS DES CHAUSSURES ?
LE FILS DE MA VOISINE TRAVAILLE BIEN , MAIS IL N A PLUS DE CHAUSSURES
QUAND NOUS SOMMES PARTIS A PARIS , IL EST VENU NOUS VOIRE ET VOIRE NOS ENFANTS
ILY EST RESTE 48 HEURES ET REPARTI CAR IL DISAIT , MES MALADES ONT BESOIN DE MOI
GRAND PÈRE DONNAIT DES CONSULTATIONS DANS LA RUE , TOUJOURS A PIED
ON L INTERPELLAIT POUR UN CONSEIL ,IL FAISAIT SES ORDONNANCES SUR DES MORCEAUX DE PAPIERS DONNES PAR UN CLIENT IMPRIMEUR
UN PEU LOIN , UN CHARRETIER L INTERPELLE ET LUI EXPOSE SON PROBLEME , UN PROBLÈME DE SANTE EN ARABE ,
ET MON GRAND PERE EXAMINE SA GORGE ET LUI FAIT SON ORDONNANCE COMME TOUJOURS SUR UN BOUT DE PAPIER
ET IL SE TOURNE VERS MOI EN ME DISANT
(TU VOIS ILS SONT SI PAUVRES , COMMENT VEUX TU LEUR DEMANDER DES SOUS ? OU QUAND ILS DEVIENNENT RICHES ILS ME QUITTENT,
ça NE FAIT PAS CHIC DE VENIR CHEZ MOI .... ET IL RIAIT DE BON CŒUR .
UN JOUR IL ARRIVE CHEZ UNE CLIENTE PAUVRE QUI LU DIT
"DOCTEUR , JE SUIS PAUVRE , PAS BELLE COMME MES SŒURS BIEN MARIÉES " ET ELLE PLEURE
GRAND PÈRE NOUS RACONTE LUI AVOIR DIT ,
SI J ÉTAIS PLUS JEUNE , JE T AURAI ÉPOUSÉE
, ET LUI FAIT FAIRE UN TOUR DE VALSE ,
ET QUAND IL EST PARTI , ELLE RIAIT , SE SENTAIT HEUREUSE ET BELLE
LES DERNIÈRES ANNÉES , IL ALLAIT FAIRE UNE TOURNÉE A L ' ARIANA , DÉJEUNAIT OU IL SE TROUVAIT , FAISAIT SA SIESTE LA OU IL ÉTAIT ET REPARTAIT .
C ÉTAIT UN HOMME MERVEILLEUX , HORS DU COMMUN
LETTRE tirée de HARISSA .COM