Histoire d’un coup d’Etat :Comment la Cour suprême a pris le pouvoir en Israël, par Pierre Itshak Lurçat
La récente décision de la Cour suprême d’Israël annulant la loi sur la détention des immigrants clandestins en Israël, est l’occasion de se pencher sur un des problèmes cruciaux qui met en cause les fondements du projet sioniste et la nature de l’Etat rêvé par Herzl. Contrairement à ce que pourrait laisser penser un regard superficiel, en effet, cette affaire ne touche pas seulement les habitants du sud de Tel-Aviv, présentés dans les médias comme les seuls concernés par cette décision de justice, qui constitue un véritable coup de poignard dans le cœur de la démocratie israélienne : la Knesset, instrument du pouvoir législatif et expression de la vox populi.
Ce qui est en jeu dans cette affaire emblématique, c’est ni plus ni moins que la survie de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif, ou bien son remplacement à terme par un « Etat de tous les citoyens » – euphémisme qui signifie en fait un Etat occidental, dans lequel les Juifs seront une minorité comme les autres ; c’est-à-dire la fin du projet sioniste. Ceux qui suivent depuis de nombreuses années, comme c’est mon cas, les péripéties de l’affrontement constant entre la Knesset et la Cour suprême d’Israël savent qu’il s’agit d’un combat crucial, sinon du combat crucial, peut-être le seul qui menace véritablement l’existence de l’Etat juif !
Si l’on voulait résumer en une phrase le processus qui a commencé dans les années 1980 et dont nous assistons aujourd’hui à l’aboutissement, on pourrait dire, sans exagérer, que nous vivons actuellement un véritable coup d’Etat : celui fomenté par la Cour suprême et le pouvoir judiciaire en général .
http://vudejerusalem.20minutes-blogs.fr/archive/2013/09/20/histoire-d-un-coup-d-etat-comment-la-cour-supreme-a-pris-le.html