Une peu glorieuse page d'histoire

La tragédie du SAINT LOUIS
Une page peu glorieuse de l’histoire de l’Occident

Le 13 Mai 1939 le paquebot SAINT LOUIS, de la compagnie HAPAG AMERICAN LINE, quittait le port de Hambourg à destination de Cuba.

A son bord se trouvaient neuf cent trente sept  juifs fuyant l’Allemagne nazie. Ils avaient acheté (fort cher) leurs visas au consul de Cuba à Berlin et obtenu des autorités nazies des autorisations de sortie d’Allemagne en échange de l’abandon de la totalité de leurs biens.

Le 27 Mai 1939 le SAINT LOUIS se présentait à l’entrée du port de La Havane. N’ayant pas obtenu l’autorisation d’accoster, il dut jeter l’ancre à l’entrée du port.

Dans l’intervalle, sous la pression des Etats-Unis, le président cubain avait fait annuler rétroactivement les visas délivrés par son consul à Berlin.

Pendant six jours, de multiples tractations eurent lieu entre diverses associations juives et l’administration cubaine pour tenter d’obtenir une levée de l’embargo. D’importantes sommes d’argent furent offertes, mais rien n’y fit : la pression du grand voisin était trop forte.

Le 2 Juin, le SAINT LOUIS quitta les eaux cubaines. Le 4 Juin, il se présenta devant le port de Miami d’où il fut refoulé. Il entreprit alors son retour vers Hambourg.

Pendant le trajet, l’American Joint Comitee négocia avec acharnement avec divers gouvernements. Après le refus du Canada, le Royaume uni accepta d’en accueillir 250, les Pays bas, la Belgique et la France acceptant de se répartir les autres.

Le 10 Juin, le SAINT LOUIS accosta à Anvers où les passagers furent débarqués puis répartis entre les pays d’accueil. Six semaines plus tard éclatait la seconde guerre mondiale. La plupart des ex-passagers du SAINT LOUIS devaient se retrouver en pays occupés par l’Allemagne et furent victimes du programme d’extermination nazi.

oui,  il y a eu un tres beau  film   qui racontait ce periple

Ken, Jacky !

Honte à l'Amérique !

Mais comment s'en étonner quand on connaît la virulence des sentiments antisémites alors en vigueur aux states, du soutien accordé par Henry Ford à Hitler, des sympathies publiquement affichées par Charles Lindbergh aux nazis, ou des menaces de mort adressées à Charles Chaplin lors de sa réalisation du film : "Le Dictateur".

Clin d'oeil de l'Histoire : Le roi Saint-Louis n'était guère réputé pour son amour des juifs...

Mais quelle ironie quand on sait que la compagnie HAPAG, autrefois fleuron de la flotte de commerce allemande, avait été fondée par un juif (Bailin, ami intime du Kaiser)...

Que JAMAIS un Américain ne vienne me reprocher la collaboration française (sauf s'il est juif, bien sûr) !!

alexandre a écrit:

Ken, Jacky !

Honte à l'Amérique !

Mais comment s'en étonner quand on connaît la virulence des sentiments antisémites alors en vigueur aux states, du soutien accordé par Henry Ford à Hitler, des sympathies publiquement affichées par Charles Lindbergh aux nazis, ou des menaces de mort adressées à Charles Chaplin lors de sa réalisation du film : "Le Dictateur".

Clin d'oeil de l'Histoire : Le roi Saint-Louis n'était guère réputé pour son amour des juifs...

Mais quelle ironie quand on sait que la compagnie HAPAG, autrefois fleuron de la flotte de commerce allemande, avait été fondée par un juif (Bailin, ami intime du Kaiser)...

Que JAMAIS un Américain ne vienne me reprocher la collaboration française (sauf s'il est juif, bien sûr) !!

Autant j'en veux à Roosevelt d'avoir fait preuve d'un tel cynisme, autant je me dois de reconnaître que l'antisémitisme n'a joué qu'un rôle secondaire dans cet évènement.

En fait, deux mobiles principaux ont joué :

- Depuis 1918 s'était développée aux Etats-Unis la doctrine isolationniste, en vertu de laquelle la vocation des américains était de se replier sur leur continent et de se tenir à l'écart des crises et soubresauts de la vieille Europe. Moyennant quoi, il ne fallait à aucun prix prendre parti dans ce qui opposait les démocraties européennes à leurs voisins totalitaires. En 1939, cette doctrine était encore si fortement enracinée que Roosevelt ne se sentait pas la force de s'y opposer.

- La "Grande Dépression", qui secoua l'Amérique à partir de 1929 avant de s'étendre peu à peu au monde entier eut sur la société américaine des répercussions infiniment plus profondes que ce que nous connaissons depuis 2008. Un chômage de masse d'autant plus effroyable qu'il ne bénéficiait d'aucune aide sociale, des empires industriels qui s'écroulaient comme des chateaux de cartes, des épidémies de suicides. Celà conduisit les USA à se fermer hermétiquement à toute immigration. Ouvrir ne serait-ce qu'un portillon à l'accueil de réfugiés, fussent-ils des juifs voués au massacre, apparaissait comme le mal absolu. Qu'on songe donc aux mesures que préconise de nos jours le FN à l'égard des immigrés !!!

Voilà, sans l'excuser, l'explication du comportement des Etats Unis dans cette triste circonstance.

Ca confirme bien l'adage de De Gaulle : "Les états n'ont pas d'amis. Ils n'ont que des intérêts".

Mais là, il me semble que c'est à Cuba et non aux Etats-Unis que les juifs voulaient débarquer...?

alexandre a écrit:

Mais là, il me semble que c'est à Cuba et non aux Etats-Unis que les juifs voulaient débarquer...?

Cuba, comme tous les états d'Amérique Latine, marchait alors bien droit sous la houlette du "grand frère" américain et se gardait bien de lui déplaire. Les dirigeants cubains étaient des marionettes aux ordres de Washington.

C'est certain. Heureusement que Fidel et Che y ont mis un terme.

Mais tout de même, si les juifs débarquaient à Cuba, ils ne menaçaient pas les emplois américains. Pas directement, du moins.

alexandre a écrit:

C'est certain. Heureusement que Fidel et Che y ont mis un terme.

Mais tout de même, si les juifs débarquaient à Cuba, ils ne menaçaient pas les emplois américains. Pas directement, du moins.

Ils étaient une prise de position contre le nazisme, en opposition avec la doctrine isolationniste.

Aujourd'hui, il y a un nouveau Roosevelt à la Maison Blanche. Heureusement qu'il y a des élections prochaines, si non comme son illustre prédécesseur, il va attendre cette fois de recevoir une bombe atomique sur la tronche avant d'intervenir.

je crois que des juifs ont quand même trouvé refuge à cuba.

le rav lau a raconté une anecdote assez savoureuse sur les juifs cubains. ils sont devenus tellement peu nombreux que les rouleaux de la torah comptent dans le minian. C'est le minian cubain unique en son genre!

Mon oncle (le frere de mon pere) demanda et obtint un visa d'emigration pour lui, sa femme et ses deux filles pour les USA en 1938 ou il s'y refugia la meme annee.
En fait, les USA avaient adopte une politique de quota d'immigration des les premieres annees 20. Avec l'affaire du Saint-Louis, les USA craignaient que ces immigrants ne fassent de Cuba qu'un port de transit en direction de leur pays.

Bernard denie l'attitude antisemite. Je n'irais pas aussi vite. Dans les annees 30 dans le monde entier regnait une attitude antisemite qui se poursuivit durant la Guerre. Ainsi en France, Henri Frenay, un des grands dirigeants de la Resistance exhortait De Gaulle de constituer un Bureau consultatif debarasse des communistes et de la juiverie. Cette missive fut ecrite en 1943.

georges972 a écrit:

Mon oncle (le frere de mon pere) demanda et obtint un visa d'emigration pour lui, sa femme et ses deux filles pour les USA en 1938 ou il s'y refugia la meme annee.
En fait, les USA avaient adopte une politique de quota d'immigration des les premieres annees 20. Avec l'affaire du Saint-Louis, les USA craignaient que ces immigrants ne fassent de Cuba qu'un port de transit en direction de leur pays.

Bernard denie l'attitude antisemite. Je n'irais pas aussi vite. Dans les annees 30 dans le monde entier regnait une attitude antisemite qui se poursuivit durant la Guerre. Ainsi en France, Henri Frenay, un des grands dirigeants de la Resistance exhortait De Gaulle de constituer un Bureau consultatif debarasse des communistes et de la juiverie. Cette missive fut ecrite en 1943.

Ne te méprends pas, Georges. Je ne dénie nullement la connotation antisémite. Je dis que l'antisémitisme n'était pas le mobile profond de ce comportement. Il ne faisait que rendre la décision plus facile aux responsables.

En tous cas, je suis sûr que Fidel Castro et Che Guevara auraient accueilli les réfugiés juifs à Cuba, même s'ils ne partageaient pas forcément toutes leurs convictions politiques.

alexandre a écrit:

En tous cas, je suis sûr que Fidel Castro et Che Guevara auraient accueilli les réfugiés juifs à Cuba, même s'ils ne partageaient pas forcément toutes leurs convictions politiques.

Je ne dispose d'aucun élément pour en juger, mais connaissant les positions de leurs maîtres à penser soviétiques en la matière, j'émets de sérieux doutes.

Justement : je crois qu'ils avaient gardé une certaine liberté de pensée vis-à-vis des Soviétiques. Même s'ils ont été contraints de s'allier à eux, les USA (et surtout la CIA) ne leur laissant pas d'autre choix.

alexandre a écrit:

Justement : je crois qu'ils avaient gardé une certaine liberté de pensée vis-à-vis des Soviétiques. Même s'ils ont été contraints de s'allier à eux, les USA (et surtout la CIA) ne leur laissant pas d'autre choix.

On ne peut que se perdre en conjectures, le cas ne s'étant pas présenté. Mais il n'empêche que le castrisme aura été une coûteuse et douloureuse tartarinade.

peut-être. Encore que, là-bas :

- une réforme agraire a bel et bien été réalisée ;

- les besoins sociaux en matière de santé et de scolarité sont bel et bien satisfaits.

Autant de choses qu'on n'est pas prêt de voir, dans les républiques bananières, contrôlées par la mafia et la CIA (qui travaillent parfois ensemble).

Et s'il est vrai que le niveau de vie n'est pas très élevé, il faudrait voir qu'est-ce qui relève exactement des échecs du régime, et du blocus imposé par les USA depuis plus d'un demi-siècle.

alexandre a écrit:

peut-être. Encore que, là-bas :

- une réforme agraire a bel et bien été réalisée ;

- les besoins sociaux en matière de santé et de scolarité sont bel et bien satisfaits.

Oui, mais à quel prix : Misère et privation de liberté !

L'URSS aussi a connu certains aspects positifs, notamment l'alphabétisation et la formation professionnelle. Il n'empêche que le bilan global est plus que médiocre et baigne dans une mare de sang.

Dans les dictatures d'Amérique latine ou des Caraïbes contrôlées par la CIA (Honduras, Nicaragua, Salvador, Chili, Haïti), la misère était-elle tellement moindre ? et la liberté plus grande ?

Les Cubains sont bien eduques, en bonne sante et meurent de faim. Il faut bien mourir de quelque chose, non?

Comment se passera l'apres-castrisme? Personne ne le sait vraiment, mais on peut imaginer un scenario post-sovietique ou les mafieux americains d'origine cubaine s'allient aux hauts fonctionnaires de la police cubaine et mettre la main sur les maigres ressources de cette ile au grand plaisir des "defenseurs de la democratie" siegeant a Washington.

Justement, j'ai entendu dire que les Cubains ne mouraient pas de faim, même si leurs conditions de vie demeuraient austères.

En revanche, j'ai bien peur que tu n'aies raison, pour le second paragraphe. On en reviendra à la situation prévalant jusque dans les années 50, où Cuba était le casino et le lupanar des mafieux américains (et pas que des mafieux d'ailleurs).

C'est la prostitution qui fait entrer le plus de devises à Cuba!

Moins qu'avant 1959, tout de même.

alexandre a écrit:

Moins qu'avant 1959, tout de même.

10 FOIS PLUS. 70% des jeunes cubaines se prostitueraient.
Voir : http://www.tdg.ch/monde/ameriques/Julietta-medecin-le-jour-prostituee-la-nuit/story/28346660