CHÂTEAUBRIANT (AFP) - Marie-George Buffet (PCF) a appelé dimanche à "résister" à la politique du gouvernement, à l'occasion de la commémoration à Châteaubriant du 66e anniversaire de l'exécution de Guy Môquet et de 26 de ses camarades par les nazis.
"Aujourd'hui il y a besoin de résistance encore, bien sûr ce n'est pas la même chose: résistance face à une politique qui casse les droits sociaux, résistance face à une politique qui chasse les enfants parce que leurs papas et leurs mamans sont venus d'autres pays, résistance par rapport à une politique qui veut encore renforcer les pouvoirs d'un seul homme à la tête de l'Etat", a-t-elle dit.
La secrétaire nationale du PCF a salué la mémoire de Guy Môquet, résistant communiste, "un enfant du Front populaire qui se battait pour le progrès social", fusillé à 17 ans par les nazis à Châteaubriant (Loire-atlantique) le 22 octobre 1941. Sa lettre d'adieu sera lue sur décision du président de la République Nicolas Sarkozy lundi dans les lycées français.
"Je comprends que des enseignants se posent la question" de lire ou non cette lettre, a expliqué Mme Buffet qui lira elle-même cette lettre lundi dans un lycée, précisant qu'il "faut la mettre dans son contexte".
Si de nombreux partis de gauche ont critiqué la "récupération" par Nicolas Sarkozy de ce symbole, "les problèmes de récupération, quelque part je m'en moque", a-t-elle affirmé.
"Que la République rende hommage à la Résistance, quoi de plus normal, quoi de plus évident", a-t-elle noté. Pour elle, cette lecture sera un "hommage à la Résistance" mais aussi une forme de "contestation de la politique qui est actuellement menée dans notre pays".
Le "combat de Guy Môquet ce n'est pas simplement un combat contre la barbarie nazie, c'est aussi un combat pour l'émancipation humaine", a noté Mme Buffet.
"C'est un message actuel qu'il faut porter, pas simplement la commémoration du passé", a souligné la secrétaire nationale avant de participer à un défilé coloré de drapeaux français et du PCF d'environ 1.500 personnes jusqu'au site où a été fusillé Guy Môquet derrière des enfants portant des pancartes où le mot "Paix" était traduit en plusieurs langues.
La commémoration sur le site a rassemblé selon la gendarmerie environ 3.000 personnes contre 800 à 900 habituellement.
Une cérémonie qui prenait à la veille de la lecture de la lettre une couleur particulière pour la plupart des participants, en majorité des sympathisants PCF venus de toutes les régions de France souligner leur attachement au symbole que représente Guy Môquet et leur crainte de la récupération de ce symbole par le Gouvernement.