Jean Zay au panthéon

Jean Zay entre au Panthéon... mais la persécution contre lui continue

Diffamé de son vivant, exécuté par la Milice, ce républicain laïc acharné entre au Panthéon, mais mobilise encore contre lui les préjugés antisémites de l’extrême droite

Pour s’attaquer efficacement au républicain Jean Zay, la droite extrême ou non eut recours à tous les mythes fondateurs de l'antisémitisme. Pour combattre ce symbole de la République, il était plus aisé de dénoncer sa prétendue judaïté. C'est donc au prix d'un véritable transfert que le combat politique fut «racialisé». Rendant toute défense pro domo pratiquement impossible.

D'une certaine manière, Jean Zay en est mort. Assassiné par la Milice, héritière de l'imaginaire national-catholique, né par fusion de ses deux composantes après la défaite française face à la Prusse de 1870 qui marque le début d'une guerre civile européenne de 75 ans, et cristallisé au cours de l'affaire Dreyfus.

Protestant de culture et agnostique de choix, c'est comme Juif errant que Jean Zay fut haineusement stigmatisé.

http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20150520.OBS9245/jean-zay-la-persecution-continue.html

et ce qu'il a écrit sur le drapeau n'a pas l'air de te gêner beaucoup oh c'est vrai comme disent les journaleux il était jeune

non ce monsieur n'a rien à faire au panthéon, il n'a jamais résisté

Connaissez-vous ce poème de 1924 intitulé "Le drapeau" et écrit pour évoquer l'un des symboles de la République ? Un poème qui s'achève en assimilant le drapeau à un "vil torche-cul"... ce qui n'est pas sans nous rappeler cette photo primée par un concours de la Fnac en 2010...
Et bien ce poème est de Jean Zay dont le président François Hollande a décidé le transfert des cendres au Panthéon... Sacré message pour nos jeunes...

Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie-là.
Quinze cent mille dans mon pays, Quinze millions dans tous les pays.
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille hommes morts pour cette saloperie tricolore…
Quinze cent mille dont chacun avait une mère, une maîtresse,
Des enfants, une maison, une vie un espoir, un cœur…
Qu’est ce que c’est que cette loque pour laquelle ils sont morts ?
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille morts pour cette saloperie.
Quinze cent mille éventrés, déchiquetés,
Anéantis dans le fumier d’un champ de bataille,
Quinze cent mille qui n’entendront plus JAMAIS,
Que leurs amours ne reverront plus JAMAIS.
Quinze cent mille pourris dans quelques cimetières
Sans planches et sans prières…
Est-ce que vous ne voyez pas comme ils étaient beaux, résolus, heureux
De vivre, comme leurs regards brillaient, comme leurs femmes les aimaient ?
Ils ne sont plus que des pourritures…
Pour cette immonde petite guenille !
Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement,
Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes
Pour le sang frais, le sang humain aux odeurs âpres qui gicle sous tes plis
Je te hais au nom des squelettes… Ils étaient Quinze cent mille
Je te hais pour tous ceux qui te saluent,
Je te hais à cause des peigne-culs, des couillons, des putains,
Qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre,
Je hais en toi toute la vieille oppression séculaire, le dieu bestial,
Le défi aux hommes que nous ne savons pas être.
Je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le sang bleu que tu voles au ciel,
Le blanc livide de tes remords.


Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grand coup
Les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts.
Et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires,
Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs.

Ce poème a-t-il réellement été signé de Jean Zay ?

http://jerpel.fr/spip.php?article342

alexandre a écrit:

Ce poème a-t-il réellement été signé de Jean Zay ?

oui et à c dans l'air Calvi l'a dédouané en disant qu'il était jeune

adm-janine a écrit:

http://jerpel.fr/spip.php?article342

nos messages se sont croisés mais je le redis ce monsieur n'a rien à faire au panthéon

Mais j'ai cru comprendre de l'article que Jean Zay ne le destinait pas à la publication. C'était un texte personnel.

adm-janine a écrit:

http://jerpel.fr/spip.php?article342

Peu importe la jeunesse de l'âge; écrire un tel poème au lendemain de la Grande Guerre, afin de dénoncer cette boucherie est salutaire. Il a toute sa place au Panthéon.




https://www.youtube.com/watch?v=TNCFCSchLgY

On reconnaît un vrai républicain à ses engagements, plus qu'à sa dévotion à des symboles.

Hier comme aujourd'hui, seule la droite nationale conteste sa légitimité...

Le terme de de "droite nationale" étant une couverture de respectabilité pour l'extrême-droite.

alexandre a écrit:

Le terme de de "droite nationale" étant une couverture de respectabilité pour l'extrême-droite.

C'est comme cela qu'on les appelait avant 1945. Je te conseille la lecture de ce bouquin qui montre l'ambiance de l'époque:

http://www.decitre.fr/livres/la-maladie-n-9-9782911289286.html

Invraisemblable. Et après la Première Guerre mondiale, en plus...

Le Pen père continue à revendiquer l'appellation de "droite nationale", et aussi de "droite populaire".

Cela sonne mieux qu'"extrême droite populiste"...

josette a écrit:

et ce qu'il a écrit sur le drapeau n'a pas l'air de te gêner beaucoup oh c'est vrai comme disent les journaleux il était jeune

non ce monsieur n'a rien à faire au panthéon, il n'a jamais résisté

Un ministre qui démissionne pour s'engager sous les drapeaux, qui refuse l'armistice et se lance dans l'aventure du Massilia, qui fut de loin la toute première action de résistance (hélas étouffée dans l'œuf par Pétain), qui affronte avec calme, courage et dignité le simulacre de procès qui l'envoie en geôle, qui durant son incarcération ne perd à aucun moment sa dignité et écrit un livre sur ses réalisations passées et ses projets futurs est non seulement un modèle mais un Grand Monsieur.

Qui es-tu pour oser le juger ?

Ceux qui le calomnient et le diffament sont de méprisables ordures.

au vu des actions des autres résistants honorés, je ne suis pas convaincue que jean zay ait en l'état sa place en comparaison. Il aurait sûrement suivi leur chemin s'il en avait eu l'occasion.

clarahontas le retour a écrit:

au vu des actions des autres résistants honorés, je ne suis pas convaincue que jean zay ait en l'état sa place en comparaison. Il aurait sûrement suivi leur chemin s'il en avait eu l'occasion.

Si je comprends bien ce que tu dis là, il a eu le tort d'avoir été incarcéré trop tôt ? Drôle de raisonnement !

Le fait est qu'il a payé de sa vie le fait d'être resté fidèle à l'honneur de son pays et de s'être opposé à ceux qui se couchèrent devant l'occupant.

En tout cas, par son œuvre considérable, il répond incontestablement à l'esprit de la panthéonisation : "A ses grands hommes, la patrie reconnaissante".

En plus, pourquoi dévoiler un texte qu'il avait précisément renoncé à publier ?

Bernard063 a écrit:

clarahontas le retour a écrit:

au vu des actions des autres résistants honorés, je ne suis pas convaincue que jean zay ait en l'état sa place en comparaison. Il aurait sûrement suivi leur chemin s'il en avait eu l'occasion.

Si je comprends bien ce que tu dis là, il a eu le tort d'avoir été incarcéré trop tôt ? Drôle de raisonnement !

Le fait est qu'il a payé de sa vie le fait d'être resté fidèle à l'honneur de son pays et de s'être opposé à ceux qui se couchèrent devant l'occupant.

En tout cas, par son œuvre considérable, il répond incontestablement à l'esprit de la panthéonisation : "A ses grands hommes, la patrie reconnaissante".

s'il fallait mettre au panthéon tout ceux qui ont entamé des démarches pour résister mais qui ont été coffrés avant on en finirait pas. Par exemple, Helie de Saint-Marc a été arrêté avec d'autres en se rendant en espagne pour résister, le passeur livraient un convoi sur deux. ces anonymes ont fini à Buchenwald et certains y sont sans doute morts. Ils ne sont pas moins méritants que Jean Zay et personne ne parle d'eux.

Les trois autres personnes honorées ont été des résistants actifs. c'est une réalité qu'on ne peut pas nier.

clarahontas le retour a écrit:

Bernard063 a écrit:

clarahontas le retour a écrit:

au vu des actions des autres résistants honorés, je ne suis pas convaincue que jean zay ait en l'état sa place en comparaison. Il aurait sûrement suivi leur chemin s'il en avait eu l'occasion.

Si je comprends bien ce que tu dis là, il a eu le tort d'avoir été incarcéré trop tôt ? Drôle de raisonnement !

Le fait est qu'il a payé de sa vie le fait d'être resté fidèle à l'honneur de son pays et de s'être opposé à ceux qui se couchèrent devant l'occupant.

En tout cas, par son œuvre considérable, il répond incontestablement à l'esprit de la panthéonisation : "A ses grands hommes, la patrie reconnaissante".

s'il fallait mettre au panthéon tout ceux qui ont entamé des démarches pour résister mais qui ont été coffrés avant on en finirait pas. Par exemple, Helie de Saint-Marc a été arrêté avec d'autres en se rendant en espagne pour résister, le passeur livraient un convoi sur deux. ces anonymes ont fini à Buchenwald et certains y sont sans doute morts. Ils ne sont pas moins méritants que Jean Zay et personne ne parle d'eux.

Les trois autres personnes honorées ont été des résistants actifs. c'est une réalité qu'on ne peut pas nier.

On ne l'a pas panthéonisé parce qu'il était un "résistant" au sens le plus étroit du terme, mais parce qu'il fut un grand homme et qu'au moment où bien des français s'avilissaient devant l'occupant, il tint tête jusqu'au bout avec courage et dignité face à ses geôliers pétainistes d'abord, à ses assassins de la milice ensuite.

Les résistants, ce n'étaient pas seulement les porteurs de mitraillettes. Ce furent aussi ceux qui portèrent haut et fort l'honneur de la France au point d'y sacrifier leur vie.

Sans oublier ceux qui ont caché des familles juives, et poussé leurs fils à rejoindre le SAS britannique...et qui ont tout de même été déclarés morts civils à la Libération, au motif qu'ils avaient accepté un poste de professeur de littérature dans une université.

Sartre a bien accepté de prendre la chaire de philosophie à Paris, sans avoir protégé qui que ce soit. Il n'a pas eu d'ennui à la Libération, bien au contraire : c'est plutôt lui qui en a fait aux autres...

Bernard063 a écrit:

josette a écrit:

et ce qu'il a écrit sur le drapeau n'a pas l'air de te gêner beaucoup oh c'est vrai comme disent les journaleux il était jeune

non ce monsieur n'a rien à faire au panthéon, il n'a jamais résisté

Un ministre qui démissionne pour s'engager sous les drapeaux, qui refuse l'armistice et se lance dans l'aventure du Massilia, qui fut de loin la toute première action de résistance (hélas étouffée dans l'œuf par Pétain), qui affronte avec calme, courage et dignité le simulacre de procès qui l'envoie en geôle, qui durant son incarcération ne perd à aucun moment sa dignité et écrit un livre sur ses réalisations passées et ses projets futurs est non seulement un modèle mais un Grand Monsieur.

Qui es-tu pour oser le juger ?

Ceux qui le calomnient et le diffament sont de méprisables ordures.

tu me traites d'ordure je te le retourne,

on arrete là  les gentillesse

jo  je ne pense pas que bernard  parlait de toi