Martin Birnbaum revient sur les raisons rendant inéluctable une attaque de l’Iran par Israël.
A peine de retour d’une visite à Téhéran, Vladimir Poutine vient de déclarer qu’il ne «dispose pas de preuves objectives selon lesquelles l’Iran serait en train de construire un armement nucléaire». Monsieur Poutine ne dispose pas non plus de preuves objectives quant à l’existence de Dieu, mais cela n’empêche pas ce «pravoslavnik» de porter une croix à son cou, d’avoir baptisé ses deux filles et d’aller à la Cathédrale «Christ le Sauveur» à Moscou chaque fois qu’un événement important y prend place.
Pratiquement en même temps George Bush, rappelle que l’année dernière il avait déjà indiqué qu’il «ne sera pas permis à l’Iran de disposer d’armes nucléaires». Il enfonce le clou et fait savoir à ceux qui s’opposent à imposer des sanctions à ce pays qu’ils devraient changer de position s’ils sont «intéressés à éviter une troisième guerre mondiale».
Enfin, toutes affaires cessantes, E. Olmert va voir V. Poutine à Moscou : tout en serrant la main qui la veille avait serré celle du pourfendeur d’Israël (et qui proclame, ouvertement, la nécessité d’éradiquer ce pays de la carte de la terre). Il lui rappelle que l’année dernière, dans une conférence de presse commune, il avait tranquillement affirmé «Israël ne peut pas se permettre le luxe de laisser se créer une situation où un pays comme l'Iran dispose d’armes non conventionnelles … Pour nous, quand le chef d'un pays dit qu’il veut nous détruire, cela ne ressemble pas à d'une déclaration vide, mais à quelque chose que nous nous devons d’empêcher par toutes les manières possibles ». Ce à quoi M. Poutine lui répond qu’il «comprend les craintes d’Israël et que la politique de la Russie tient toujours compte de sa sécurité».
Tout ce qui précède a déjà été écrit, fait l’objet de communiqués divers et a été gravé dans le marbre des promesses non tenues. «J’ai promis, disait un ancien premier ministre d’Israël, je n’ai pas promis que j’allais tenir ma promesse ». Futilités ?
Pendant presque cinq ans de négociations (après avoir caché pendant 18 ans son programme nucléaire) l’Iran a passé outre 12 ultimatums différents -pour arrêter son programme d'enrichissement d’uranium- et aux résolutions du Conseil de sécurité 1696, 1737 et 1747. L’Iran a également rejeté un paquet très généreux d’incitations offertes par l’Ouest et la Russie, qui entre autres, lui promettaient de l’aide pour développer un programme nucléaire civil, la fourniture d’un réacteur à eau lourde et une assurance multiple pour la fourniture de carburant nucléaire. Plus la promesse de joindre l'organisation de commerce mondial et finalement une série de garanties de sécurité.
L’Iran a rejeté toutes les tentatives occidentales visant soit à obtenir la preuve que son programme nucléaire n’avait de but que civil soit à arrêter l’enrichissement de l’uranium, et a fait savoir qu’il n’arrêtera pas sa marche vers «l’indépendance nucléaire».
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