Par Simon Frajdenrajch, analyste
L’actualité est riche en rideaux de fumée franco-français qui nous cachent les choses vraiment importantes sur la scène mondiale. Nicolas et Cécilia se séparent : si l’on s’intéresse à la biographie de l’arrière-grand-père de notre ex-première dame, Isaac Albéniz, auteur de chefs d’œuvre de la musique espagnole au cours d’une courte existence, dont une grande partie vécue à Paris, on ne doit pas s’étonner de l’esprit d’indépendance dont fait preuve cette femme, du genre indomptable.
Je ne peux cacher de l’admiration pour elle, belle, libre, intransigeante, il est certes difficile de se l’attacher. Le président Sarkozy a eu bien du mérite, mais aussi bien de la chance, de bénéficier de sa compagnie. Il nous faudrait un Shakespeare pour écrire cette tragédie du pouvoir :
"Cecilia, Cecilia, my kingdom for Cecilia " . La grève des privilégiés de la fonction publique, bénéficiant non seulement de la sécurité de l’emploi, mais encore de retraites en béton, datant de l’époque où les cheminots qui conduisaient " la bête humaine " de Zola, avaient une espérance de vie de 52 ans, soit deux ans de retraite effective, quand aujourd’hui celle-ci a augmenté de trente ans, avec une pénibilité du travail que beaucoup leur envieraient. Nous atteignons ici un sommet du ridicule social. Il nous faudrait un Molière pour cette comédie sociale : " Tartuffe à Grande Vitesse ".
Venons en aux affaires internationales plus sérieuses.
Ehud Olmert est à Paris ce lundi pour rencontrer Sarkozy, et lui exposer nous dit-on, ses inquiétudes sur l’Iran nucléaire, que Sarkozy partage, et le plan conçu pour la réunion d’Annapolis* avec l’Autorité Palestinienne, sous les auspices internationales, USA en tête, mais aussi pays arabes (Egypte Jordanie, peut-être l’Arabie, voire la Syrie) UE, et ONU.
Conférence voulue par Condoleezza Rice, qui prend parfois ses rêves pour des réalités, qu’elle impose avec la foi toute puissante des brise-tout novices. Ainsi, lors du retrait unilatéral de Gaza, elle imposa à Shaul Mofaz, alors ministre de la défense d’Israël, l’interdiction de placer un contrôle physique israélien à la frontière de Rafah, ville limitrophe entre Gaza et l’Egypte. Le trafic d’armes, d’explosifs et de terroristes, qui se faisait discret lors du contrôle de Gaza par les Israéliens, est devenu la principale industrie palestinienne, sous l’œil bienveillant des gardiens égyptiens et internationaux, censés interdire ce trafic. Madame Rice doit être satisfaite : va-t-elle pouvoir continuer d’imposer ses vues à Annapolis ?
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