Les pixels ne mentent jamais : Que reste-t-il de Condoleezza Rice ? Michel Gurfinkiel
Pauvre Condoleezza Rice. Elle avait tout pour plaire. Jolie, élégante, brillante, tenace, elle semblait incarner, en ce début de XXIe siècle, à la fois la réussite des Noirs américains et celle des femmes. En 2004, sa nomination à la tête du Département d’Etat - à l’âge de cinquante ans tout juste – lui donnait même ce que l’on appelle « un destin national ». Certains commentateurs commençaient à voir en elle une candidate républicaine potentielle pour les élections présidentielles de 2008, face à une autre femme, Hillary Clinton, sénatrice démocrate de l’Etat de New York.
Mais Rice n’a jamais été qu’une image. Et rien n’est plus dangereux pour une image que d’être trop fortement agrandie : nous avons tous fait l’expérience, avec la photographie numérique, de merveilleux portraits ou de somptueux clichés de vacances qui perdent leur netteté ou leur éclat quand on les porte une dimension trop loin. Les pixels ne mentent jamais.
Devenue secrétaire d’Etat, Rice s’est vidée de toute substance. Ou, plus précisément, elle a montré qu’elle n’en avait jamais eu. Elle a voyagé, certes : le long périple planétaire des VIP, de "lounge" en tapis rouge. Cela lui a permis d’essayer toutes les tenues haute couture du moment : pourquoi pas ? Mais a-t-elle, pour autant, esquissé, sinon mis en place, une politique ? Non, alors qu’elle était théoriquement bien placée pour le faire.
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