Stèles et bases de données à la mémoire des Juifs déportés

Fin octobre, Charles Tremil et la mairie de Paris ont installé, en présence de quelques centaines de personnes, une plaque pour honorer la mémoire de 85 enfants juifs, du IIIe arrondissement de Paris, morts en déportation. Cette stèle, dernière de l'arrondissement, marque l'aboutissement d'un travail entamé en 2000.

Elle porte les noms, prénoms et âges des disparus. Charlotte Rotman, journaliste à Libération, revient sur le travail minutieux de cet homme, président de l'association Histoire et mémoire du IIIe, pour retrouver les 559 enfants de l'arrondissement (sachant que 11.400 enfants juifs ont été déportés) :

Charles Tremil a épluché la liste mise au point par Serge Klarsfeld, mémorial de papier publié en 1994. Il a compulsé les registres des écoles et lycées, croisé avec les fiches d’état civil de la mairie, et même avec les certificats d’études conservés par les archives. A l’école de la rue de Montmorency, Charles a trouvé un double registre caché dont les noms ne correspondaient pas au registre officiel. "Beaucoup ont été sauvés par des directeurs d’école."

Autre acteur de cette mémoire, le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) a œuvré à la constitution de la liste des victimes de la Shoah en France en s’appuyant principalement sur les documents originaux établies au départ des convois de déportation à Drancy. Lacunaires et en mauvais état, ils ont été complétés ponctuellement à l'aide des formulaires de demande d'inscription envoyés par les familles (près de 18.000).
On peut aussi interroger la base de données, disponible sur le site du Mémorial de la Shoah (prolongement du CDJC), pour rechercher des résistants juifs ou des Justes. Elle contient en effet d’autres sources telles que le registre des Juifs résistants membres des réseaux de l'Organisation juive de combat ou le registre des Justes de France.

Signalons pour finir, une initiative parmi d'autres : celle de l'Association pour la mémoire des enfants juifs déportés des Alpes-Maritimes qui dispose d'un index photographique sur son site Internet.

source : Geneinfos

Je crois bien que ce travail de memoire fait en France est unique en son genre.

En mai 2007, je me trouvais a Paris. J'avais dans mes mains des donnees incompletes au sujet d'un cousin germain de ma mere deporte de France.
Ces donnees provenaient des temoignages de ma mere et d'un autre cousin germain vivant au Canada.

Un vendredi matin, je me rendis au Memorial de la Shoah, muni de ces informations. Avec l'aide de chercheurs sur place, je reussi a reconstituer les dernieres etapes de ce jeune homme de 31 ans.

Son nom a ete ajoute sur le Mur des Noms. Je sais ou il avait ete interne en France au debut de la guerre (il etait refugie de Belgique), je sais quand il a ete transfere a Drancy, je sais dans quel convoi il partit poiur Auschwitz, et je sais le nombre de survivants de ce convoi (il n'en faisait pas partie).

Muni de tout cela, je surpris ma mere qui ne savait pas que je m'interessais a ce membre de la famille. Elle etait toute emue, et se precipita pour telephoner au Canada et prevenir la niece de cet homme des details. Ceux-ci furent envoyes par fax.

Par contre, je me heurte toujours au trou noir qui a englouti mon oncle, le frere aine de ma mere, en URSS en 1943. Je n'ai pas avance un millimetre dans cette recherche. J'ai espere qu'il eut survecu a la guerre, qu'il eut ete retenu en URSS, qu'il y ait fonde une famille et que des membres de ceux-ci soient venus s'installer en Israel. Cela a existe ce genre d'histoires, mais chez moi, non. Ca aurait ete le plus beau cadeau que je pouvais offrir a ma mere.

Par contre, je me heurte toujours au trou noir qui a englouti mon oncle, le frere aine de ma mere, en URSS en 1943. Je n'ai pas avance un millimetre dans cette recherche. J'ai espere qu'il eut survecu a la guerre, qu'il eut ete retenu en URSS, qu'il y ait fonde une famille et que des membres de ceux-ci soient venus s'installer en Israel. Cela a existe ce genre d'histoires, mais chez moi, non. Ca aurait ete le plus beau cadeau que je pouvais offrir a ma mere.

UN JOUR PEUT ETRE TU LE SAURAS GEORGES DE TOUT MON COEUR.

Manou,

Merci de tes souhaits.

Le gros probleme, c'est que je n'arrive pas a trouver de bases de donnees.
J'ai consulte Yad Va Shem, j'ai consulte Jewish Gen, j'ai fait des recherches aupres de l'Agence Juive, rien, nada, que dalle.
J'ai l'impression que cet homme a du etre rafle par les autorites russes et envoyer en Siberie ou tout simplement execute dans un bois comme des centaines de milliers d'autres le furent avec lui.

georges972 a écrit:

Manou,

Merci de tes souhaits.

Le gros probleme, c'est que je n'arrive pas a trouver de bases de donnees.
J'ai consulte Yad Va Shem, j'ai consulte Jewish Gen, j'ai fait des recherches aupres de l'Agence Juive, rien, nada, que dalle.
J'ai l'impression que cet homme a du etre rafle par les autorites russes et envoyer en Siberie ou tout simplement execute dans un bois comme des centaines de milliers d'autres le furent avec lui.

une partie de ma famille est partie de Pologne vers l'URSS, un cousin de 16 ans à l'époque, son père l'a fait fuir. Ledit cousin s'est payé la taule, en tant qu'espion, et quand ils en ont eu marre, ils l'ont mis dehors ; il est parti à la recherche des membres de la famille, il les a trouvé, en faisant un périple incroyable ; d'après ce que j'ai appris beaucoup y ont laissé leur peau, soit qu'ils aient été faibles, soit pas assez malins, soit trop honnêtes.
C'était un pays en guerre, les soviétiques n'avaient pas besoin de te trouer la peau, des millions de gens pouvaient s'en charger.
Peut être est-il tombé lors de la Shoa par balles - il faudrait en fait retrouver des survivants de la ville.
Mes tantes et ma mère en ont retrouvé, il y a des associations des anciens de la ville, et on sait au moins comment sont morts certains membres de la famille ; ça ne console pas.
S'il a un nom pas ordinaire, tu peux passer des annonces, ou interroger les personnes qui portent le même nom.

Merci Guitl pour tes suggestions.

Son histoire est assez curieuse.
Il est ne a Budapest en 1915. Son pere, dans les annees 20, na pas cru bon de regler ses papiers d'identite, et comme celui-ci etait ne hors des frontieres de la petite Hongrie, mais dans les limites de l'empire austro-hongrois, fut desormais considere, lui et sa famille comme non-Hongrois.

En 1938 ou 1939, mon oncle dut partir faire son service militaire en...Pologne, car la ville natale de son pere se trouvait desormais en Pologne (aujourd'hui cette ville se trouve en... Ukraine!!!).Il ne parlait pas un mot de polonais, mais qu'a ne tienne. Il participa a la guerre contre les Allemands et avec une partie de l'armee polonaise se refugia en URSS.
Les Sovietiques, sur l'ordre de Staline, assassinerent la quasi totalite des officiers et sous-officiers polonais, notamment dans les massacres de Katyn. N'etant que simple soldat, il se retrouva dans la partie la plus orientale de l'Ukraine, partie qui ne fut jamais conquise par les Allemands.
Jusqu'en 1943, il parvint a maintenir une correspondance ecrite avec sa famille restee a Budapest,
Puis cette annee la, il disparut.

Ma mere s'est adresse plusieurs fois aux autorites sovietiques, a la CICR, a l'ONU, au Joint, a la HIAS, peine perdue. Elle s'est meme adressee au Vatican!

Rien!

tu te souviens de nom de la dernière ville dans laquelle il a vécu? J'ai une autre idée ; d'abord, tu tapes le nom de cette ville sur un moteur de recherche. Et tu rajoutes "dubois" (père dubois, mais écris au plus simple) si rien ne sort, "shoa par balles".
Et recommence encore et encore, de temps à autre. Un jour quelque chose en sortira.
Essaie de trouver le nom de la ville. J'ai une autre idée.
C'est normal qu'il ait fait l'armée en Pologne, en 1920 il y a eu l'indépendance de la Pologne, elle a récupéré des territoires ukrainiens ; mes parents sont nés russes, ont vécut polonais, sont morts français.

Citation :

C'est normal qu'il ait fait l'armée en Pologne

Non, ce n'est pas normal! Il n'a jamais vecu en Pologne. Il est ne et a grandi a Budapest en Hongrie! Seulement, les Hongrois et les Polonais ont toujours ete copains comme cochon. Et ils ne lui ont pas laisse le choix.
D'ailleurs en 1941, les Hongrois ont livre aux Allemands 60.000 Juifs qui n'avaient pas la nationalite hongroise (bien que nes et eduques en Hongrie). Beaucoup se cacherent a l'epoque pour echapper a cette deportation dont ma mere et ses parents.
Ces 60.000 malheureux furent emmenes en Galicie et furent fusilles a Kamenetz-Podolsk. Parmi eux, il y avait l'oncle maternel de ma mere et son fils age de 12 ans.

Je vais essayer ta methode. Sa derniere lettre a ete envoyee de Dnieprodjerjinsk.

J'ai mis sur Google: dneprodjerzhinsk

Tu sais ce qu'il y a? Des pages et des pages de femmes ukrainiennes qui se proposent pour se marier avec des Occidentaux. Un vrai marche de viande fraiche!

Georges les noms des villes ont changé. Te souviens-tu du nom hongrois de la ville ? Y en a-t-il eu un ?
Avant 1936 elle s'est appelée Kamenskoye.

Cette ville n'a jamais ete en Hongrie. Elle a ete en URSS, puis en Ukraine.

Merci tout de meme d'avoir trouve son ancien nom. Je vais essayer de l'utiliser, le probleme c'est que je ne sais pas lire les caracteres cyrilliques.

Je n'ai pas regardé sur une carte. J'ai pensé qu'elle avait pu être un temps hongroise, avant Trianon. désolée. Comme de ne pas savoir le russe, Георге (pure improvisation).

georges972 a écrit:

Citation :

C'est normal qu'il ait fait l'armée en Pologne

Non, ce n'est pas normal! Il n'a jamais vecu en Pologne. Il est ne et a grandi a Budapest en Hongrie! Seulement, les Hongrois et les Polonais ont toujours ete copains comme cochon. Et ils ne lui ont pas laisse le choix.
D'ailleurs en 1941, les Hongrois ont livre aux Allemands 60.000 Juifs qui n'avaient pas la nationalite hongroise (bien que nes et eduques en Hongrie). Beaucoup se cacherent a l'epoque pour echapper a cette deportation dont ma mere et ses parents.
Ces 60.000 malheureux furent emmenes en Galicie et furent fusilles a Kamenetz-Podolsk. Parmi eux, il y avait l'oncle maternel de ma mere et son fils age de 12 ans.

Je vais essayer ta methode. Sa derniere lettre a ete envoyee de Dnieprodjerjinsk.

Front de l'Est Allemagne 19 octobre 1943
U.R.S.S. Les Soviétiques attaquent Pyatikhatki, à l'ouest de Dniepropetrovsk.
http://www.guerre-mondiale.org/Chronologie/1943_10.htm

moi je n'ai pas de belles shekssèss....

La ville de Dneprodjerjinsk est liberee par les Sovietiques le 25 Octobre 1943.

Est-ce que mon oncle se trouvait la bas a ce moment la, ou apres? Je ne peux le dire, il faudrait que j'en parle avec ma mere. En tout cas, il y a 315 temoignages de Juifs ukrainiens sur leurs proches tues dans cette ville sur le site de Yad VaShem. Pratiquement aucun de ces temoignages ne donne la maniere dont ces gens la ont peri, ce qui laisse supposer fortement qu'ils ont ete victimes de la Shoah par balles.

Il a peut-etre ete enrole dans l'Armee Rouge. Je ne sais pas si il existe une liste des combattants morts, il y en eut des millions. Et va savoir si cela etait, et qu'il ait employe un pseudo car meme dans l'Armee Rouge il n'etait pas bon de trop montrer sa judeite.

Kamenskoye c'est l'ancien nom - Brejnev est né dans cette ville, les réponses tournent toutes autour de lui -

J'ai remarque.

Et puis dans l'histoire de cette ville il y a un immense trou entre 1936 et 1989. C'est probablement voulu par les autorites ukrainiennes. Car en 1936, la ville est rebaptisee en l'honneur de Felix Djerzhinski, le sinistre chef du Guepeou.

Or les Ukrainiens sortaient d'une periode epouvantable dans leur histoire, a savori la grande famine organisee par Moscou, pour briser les "koulaks" (petits proprietaires terriens) et surtout pour museler l'opposition nationaliste ukrainienne.

Cette famine organisee eut pour resultat la mort de plusieurs millions d'Ukrainiens, et aussi la recherche et la denomination du bouc emissaire qui allait payer cher, les Juifs.