Plus d'un millier d'étudiants ont manifesté dans l'est de l'Afghanistan dimanche pour demander la peine de mort contre un haut fonctionnaire accusé de profanation du Coran par une mauvaise traduction en langue locale, selon des témoins.
Mohammad Ghaws Zalmai, un porte-parole du procureur général afghan et ancien journaliste, a été arrêté la semaine dernière après avoir été accusé par des responsables religieux de mauvaise interprétation du livre saint des musulmans. La police recherche un autre homme, selon le bureau du procureur, un mollah qui avait approuvé la traduction de Zalmai en dari (soeur du persan), l'une des deux langues principales de l'Afghanistan.
"Mort à (Mohammad) Ghaws Zalmai. Nous voulons qu'il soit pendu", criait la foule en colère dans la principale ville de l'est, Jalalabad, a constaté un journaliste de l'AFP. "Il a insulté notre religion et doit être tué". Les manifestants ont bloqué durant plusieurs heures l'axe principal menant à Kaboul, encadrés par des dizaines de policiers chargés d'éviter les débordements, selon la police. La semaine dernière, le parlement avait demandé l'interdiction pour Zalmai de quitter le pays après la distribution de quelque 6.000 exemplaires de son "Coran-i-Pak" ("Coran Propre").
Pendant ce temps, une commission mixte de religieux et de députés examine l'ouvrage, qui ne comporte aucun verset dans la langue du Coran, l'arabe, et donnerait, selon ses détracteurs, une interprétation erronée de sujets comme l'homosexualité et l'adultère. La branche afghane de la Fédération internationale des journalistes (IFJ) a indiqué que Zalmai était accusé de ne pas avoir soumis sa version à des relecteurs islamiques certifiés. L'Afghanistan est un pays profondément croyant qui a mené une insurrection de dix ans dite "guerre sainte" contre l'ancien pouvoir athée communiste, jusqu'au retrait soviétique en 1989. Sa constitution est fondée sur la loi islamique ("charia") qui prévoit la peine de mort dans certains cas de profanation. (belga)
source : 7sur7