par Amos Harel
Les analyses prospectives présentées par le général Yaakov Amidror à une réunion de l’Association israélienne de défense contre les missiles (IMDA) le mois dernier étaient assez préoccupantes. Bien qu’Amidror, l’ancien chef du département recherche des services de renseignement de l’Armée israélienne, ne soit généralement pas vraiment une personnalité optimiste, le scénario qu’il a esquissé cette fois est particulièrement troublant. Il a prédit que si Israël entrait demain en guerre avec l’armée conventionnelle d’un pays voisin (la Syrie est l’adversaire le plus probable), la menace posée au pays par les missiles et les roquettes ferait passer la seconde guerre du Liban pour un jeu de cour de récréation.
Le diagnostic rendu public par Amidror semble correspondre tout à fait aux scénarios auxquels l’Armée est en train de se préparer actuellement, à l’abri du regard des média et de la population. Les scénarios ne prennent pas simplement en compte une menace contre la population située sur le front : cette fois-ci elle ne se limiterait pas à la ligne d'Afula-Hadera comme dans la guerre de l'été de 2006, mais elle concernerait la majeure partie du pays. En même temps, on s'attend à ce que la Syrie et le Hezbollah utilisent aussi l'artillerie, les fusées et les missiles contre deux autres types de cibles : les forces situées au front et des cibles militaires localisées à l'arrière, les bases de l’armée et les quartiers généraux au nord de Kirya à Tel Aviv et les zones arrières où les unités de réserve auront été mobilisées.
Le lancement de fusées à moyenne portée, dont l'armée syrienne est amplement pourvue, obligerait l’armée à se déployer différemment avant même que les renforts ne puissent atteindre le front. "Nous n'avons jamais connu une guerre où les Forces de Défense nationale sont aussi menacées par le feu sur ses arrières. Nous n'avons aucune expérience de cette situation. Nous en avons eu un avant-goût avec le coup de main sur la base du mont Meron [en mai 2006, au moment de l’escalade des affrontements avec le Hezbollah qui a précédé le déclenchement de la guerre - A.H.]. Mais ce n'était rien en comparaison avec ce que nous pourrions connaître à l'avenir, " a déclaré Amidror. "En deux heures, un bataillon d’artillerie syrien de fusée pourrait produire plus de feu que celui du Hezbollah pendant toute la guerre."
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