IRAN : LE RAPPROCHEMENT ENTRE PARIS ET WASHINGTON PEUT-IL PERMETTRE DE SORTIR DE L’IMPASSE ACTUELLE ?
par Raphaël RAMOS, chercheur associé à l’ESISC
En août dernier, la rencontre du président français Nicolas Sarkozy avec son homologue
américain George W. Bush dans la résidence familiale de Kennebunkport illustrait
l’ouverture d’une nouvelle ère dans les relations entre Paris et Washington. Sous la
présidence de Jacques Chirac, une telle visite aurait en effet été impensable. Début 2003, la
campagne anti-américaine orchestrée par ce dernier et menée par son ministre des Affaires
étrangères Dominique de Villepin avait considérablement altéré le lien transatlantique. Plus
grave, elle s’était révélée extrêmement contre-productive en affaiblissant la position des
Etats-Unis et en les contraignant à agir en dehors du cadre du Conseil de sécurité des Nations
unies. Les conséquences ont été négatives pour les Etats-Unis, la France et surtout l’Irak qui
a dû payer le prix des divisions occidentales.
Plus de quatre après, les ambitions nucléaires de la République islamique d’Iran suscitent, à
l’échelle mondiale, des craintes tout à fait légitimes. Le mépris du régime du président
Mahmoud Ahmadinejad pour les résolutions onusiennes l’enjoignant à cesser ses activités
d’enrichissement de l’uranium place son pays en infraction vis-à-vis du droit international.
Néanmoins, comme pour l’Irak, des membres permanents du Conseil de sécurité comme la
Russie et la Chine se montrent réticents à voter des sanctions plus sévères à l’encontre de
Téhéran. Cette attitude n’est pas du goût de l’administration américaine qui souhaite, par
tous les moyens, empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Sur ce point, le président
Bush a reçu l’appui de M. Sarkozy qui estimait devant l’Assemblée générale de l’ONU qu’un
Iran nucléaire ferait « courir un risque inacceptable à la région et au monde1 ».
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