Fitna
Je crois que c’est le célèbre historien arabe, Ibn Khaldum, qui a dit un jour que les Arabes ne s’étaient entendus que sur une seule chose : ne jamais s’entendre ! Six siècles plus tard, ce point de vue est toujours d’actualité. En Irak, au Liban, en Palestine…la fitna (la discorde) est partout. Les Libanais se déchirent tandis qu’Irakiens et Palestiniens s’entretuent. Géopoliticiens et éditorialistes nous disent que c’est la faute de l’Iran chiite (et pas arabe). Téhéran serait le grand manipulateur des malheurs de la région. Un raccourci pour le moins étonnant. Certes en Irak et au Liban, les communautés sont partiellement divisées entre les deux grandes familles de l’islam (sunnite et chiite) mais pas en Palestine. Le Hamas n’est pas le Hezbollah. A trop vouloir reporter sur les autres les causes de leur propre faillite, les Arabes passent à côté du bon diagnostic. Pire : ils pourraient ouvrir très grandes les portes aux extrémistes d’Al-Qaïda. Portes qui étaient jusqu’à présent fermées au Liban et en Palestine. Il paraît qu’une cellule du groupe de Ben Laden est déjà implantée au pays du Cèdre. Une autre pourrait rapidement canaliser la colère des Palestiniens vers un combat moins nationaliste, plus internationaliste. Jihadisme international et nationalisme palestinien : le cocktail promet d’être particulièrement explosif.