Depuis 2000, la moyenne annuelle des saisies de drogue en Algérie, principalement du kif, se situe entre 3 et 4 000 kg, avec des pics de 3 000 kg en une seule prise en 2003 à El-Bayadh. Des chiffres en perpétuelle croissance qui menacent notre pays.
“Les services de lutte antidrogue reconnaissent que dans les prochaines années, Israël est appelé à jouer un rôle de plus en plus important sur la scène mondiale des stupéfiants. Avec la mise en place du processus de paix et l’assouplissement du contrôle des frontières, une recrudescence du trafic est à craindre entre Israël et l’Égypte, la Jordanie, le Liban et les territoires palestiniens autonomes. C’est un des paradoxes de la paix qui progresse si douloureusement entre Israël et ses voisins arabes. Les trafiquants, eux, ont vite compris tout le bénéfice qu’ils peuvent tirer de l’ouverture des frontières.” C’est là la conclusion tirée récemment par The Jerusalem Repport d’un constat accablant sur la situation que connaît la région en matière de trafic de drogue. Cocaïne, héroïne et haschisch arrivent en Israël par les pays les plus proches comme le Liban, la Turquie, l’Iran mais aussi de l’Afghanistan, d’Inde, du Pakistan, des pays de l’ex-URSS et plus loin, d’Amérique du Sud. Si un tiers des importations illégales est consommé localement, le reste est destiné aux marchés européen et nord-américain. Pourtant Israël ne constitue pas la plaque tournante de ce trafic entre l’Est et l’Ouest. L’honneur revient au Liban. Les trafiquants ont compris qu’à cause de la mauvaise réputation de leur pays en matière de trafic de drogue, toute cargaison sortant de leurs ports sera automatiquement contrôlée par les douaniers américains et européens. Ils préfèrent alors faire transiter la marchandise via Israël, un itinéraire beaucoup plus sûr. Mais le milieu israélien de la drogue prend de plus en plus d’ampleur. Aujourd’hui, ce trafic rapporte à Israël plus de 5 milliards de dollars, ce qui ne représente pas grand-chose sur les 500 milliards de dollars induis par le trafic mondial, mais équivaut quand même à environ 40% des exportations annuelles officielles de ce pays. Les rapports font état d’un véritable tissu de trafic entre Israël et le Liban, et les stupéfiants empruntent les anciennes routes dites du Croissant fertile. Les trafiquants, profitant de l’inefficacité de la protection antidrogue à la frontière israélienne, ont pensé concevoir toute une panoplie de systèmes pour livrer leur marchandise de l’autre côté de la frontière. Beaucoup de Libanais, se rendant chaque jour en Israël pour travailler dans les usines du Nord, sont régulièrement sollicités, soit pour remettre des messages à propos d’une livraison, soit pour transporter eux-mêmes la marchandise. La nuit, les contrebandiers franchissent dans les deux sens la frontière. Ils savent par expérience que les soldats israéliens sont si occupés à empêcher les terroristes de s’infiltrer qu’ils ne prêtent pas la moindre attention à des convoyeurs de drogue non armés. Les bédouins font des allers-retours dans le Sinaï pour effectuer la livraison du haschisch et de l’héroïne. Les camions venant d’Égypte, de Jordanie et du Liban subissent un contrôle électronique permettant de détecter les matériaux explosifs mais il est rare qu’on les fouille pour vérifier s’ils transportent des drogues. Ce qui n’est pas exclu pour les bateaux et les avions. Benny Arad, responsable israélien de la brigade antidrogue, a indiqué que 95 à 98% des drogues illicites ne sont pas détectées, ce qui pourrait représenter des quantités allant de 3 à 5 tonnes d’héroïne (pour ne citer qu’elle) qui sont passées par Israël pour la période de fin 1994 à 1995. La grande majorité des drogues entrant en Israël vient du Liban qui reste le plus grand centre de traitement de la région. Une centaine de laboratoires de la vallée de la Bekaâ produisent à eux tous jusqu’à 15 tonnes d’héroïne par an, selon les chiffres d’Interpol.
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