Ehoud Omert face à des problèmes réels
Nul ne sait vraiment ce qui sortira d’Annapolis. Côté pays arabe, l’enthousiasme fait défaut. Hosni Moubarak joue la carte de l’attentisme, abandonnant son rôle d’intermédiaire exclusif entre israéliens et palestiniens aux américains.
L’Arabie saoudite, pourtant intéressée à de sensibles progrès dans les négociations, initiatrice d’un plan de paix adopté par la Ligue arabe, et bien l’Arabie saoudite n’est pas convaincue de l’utilité d’Annapolis.
Elle se propose même de n’y envoyer que des diplomates subalternes. La Syrie est hésitante.
Il suffira toutefois que les américains mettent le Golan à l’ordre du jour pour que les syriens s’en viennent voler la vedette aux principaux intéressés.
Reste l’Autorité Palestinienne. Au fur et à mesure que l’échéance approchait, ses dirigeants, Mahmoud Abbas en tête, ont durci le ton.
Plus question de transiger sur la Jérusalem orientale. Plus question d’esquiver le statut des réfugiés. Et pas question de reconnaître le caractère juif de l’Etat d’Israël. En clair, Mahmoud Abbas ne cède rien des exigences formulées par Yasser Arafat.
Le ton a changé, l’hostilité à la violence est manifeste, mais l’objectif final demeure inchangé. Ce qui explique que l’équipe des négociateurs palestinien d’aujourd’hui soit toujours celle qui défendaient, hier, les thèses d’Arafat.
Côté israélien où, encore une fois, aucun débat public n’a précédé le rendez-vous d’Annapolis, on nul ne sait vraiment quelles propositions Ehoud Olmert mettra sur la table, l’opposition a pris les devants.
Les critiques pleuvent mais, principalement, les ténors du Likoud et de l’Union nationale-Parti National Religieux, ont focalisé sur Jérusalem.
Tout comme au temps de Rabin, de Barak, voici Olmert accusé de vouloir brader la capitale. Le première semonce a été tirée mercredi, par un vote à la sauvette destiné à sur blinder la loi, fondamentale ” Jérusalem, capitale de l’Etat d’Israël”.
Cette proposition de loi, approuvée par 54 députés, vise à porter à 80 députés la majorité requise pour modifier cette loi fondamentale, pour 60 aujourd’hui. Un vote qui n’est pas pris en compte, mais annonciateur des intentions de la droite et de l’extrême-droite.
D’autant plus encouragés que 15 députés de la coalition gouvernementale ont voté avec l’opposition.
De réels soucis pour Ehoud Olmert.
Et pour que les choses soient bien claires, Binyamin Netanyahou s’en est allé trouver le leader spirituel de Shass pour jouer à Cassandre, lui demandant d’ordonner à son groupe parlementaire de quitter le gouvernement. Le rabbin Ovadia Yosef a promis d’y réfléchir.
Autre parti dans le collimateur de l’ancien premier ministre : Israël Beitenou, dirigé par Avigdor Liberman. Celui-ci se fera prier, mais d’évidence il ne restera pas au gouvernement s’il juge que le premier ministre s’engage dans la voie des concessions.
Le calcul est simple : la coalition compte 78 députés, Shass et Israël Beitenou totalisent 23. Qu’ils s’en aillent et Ehoud Olmert se retrouvera à la tête d’un gouvernement minoritaire.
Une donnée qui pèsera lourd dans son comportement à Annapolis.
source : israelvalley