Quelques brèves autour d¹Annapolis
Comme vous ne l¹ignorez sans doute pas, le sommet d¹Annapolis (Maryland,
USA) s¹ouvrira demain mardi.
Finalement, outre les délégations israélienne et palestinienne, les pays de
la Ligue arabe seront représentés au niveau des ministres des affaires
étrangères, y compris le Liban et la Syrie, qui a obtenu que la question du
Golan soit mise à l¹ordre du jour.
Les articles consacrés à ce sommet étant trop nombreux pour en choisir un,
voici quelques brèves sur et autour de ce sommet (sources : Ha¹aretz,
Yediot, Ma¹an).
1/ Manifestations
La droite israélienne a manifesté devant le Mur des Lamentations, où une
prière a été organisée contre Annapolis. Le député Zvi Hendel (droite
nationaliste) : « Jamais un premier ministre (Olmert) n¹avait été aussi
dangereux pour Israël. » Autre déclaration : « Olmert n¹a jamais eu de
mandat pour renoncer à ce qui appartient au peuple juif. » (Shaul Goldstein,
leader du Conseil des colons du Goush Etzion).
De son côté, le Hamas a organisé à Gaza une série de manifestations contre
Annapolis. Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, y a déclaré que la
politique d¹Abbas était « dangereuse et sapait l¹unité du peuple
palestinien. » Ismail Haniyeh, premier ministre du gouvernement Hamas de
Gaza, a été parmi les signataires d¹une motion déclarant qu¹Abbas « n¹avait
aucun mandat pour renoncer à ce qui appartient au peuple palestinien. »
Toute ressemblance entre les deux manifestations est parfaitement
involontaire, évidemment.
2/ La déclaration préliminaire commune
Tout le monde sait que, en principe, une déclaration commune
israélo-palestinienne devait constituer le couronnement du sommet, avant que
de réelles négociations ne soient lancées. Les deux délégations,
visiblement, travaillent d¹arrache-pied pour y parvenir. Mais les
déclarations et autres rumeurs divergent. Du côté palestinien, Yasser
Abed-Rabbo, proche conseiller d¹Abbas, a affirmé aujourd¹hui que l¹accord
sur la déclaration était « à deux doigts » d¹être conclu. Même optimisme du
côté de Nabil Shaath. En revanche, Abou Rdeneh a déclaré que « les
négociateurs israéliens ne sont pas sérieux. » Du côté israélien, silence
radio. Une rencontre de dernière minute est prévue entre Tzipi Livni, Ahmed
Qoreï et Condoleeza Rice pour mettre au point cette déclaration liminaire.
3/ Israël, Annapolis et la communauté juive américaine
La communauté juive américaine, en particulier ultra-orthodoxe, s¹inquiète
des concessions que pourrait faire Olmert sur Jérusalem. Par ailleurs,
l¹AIPAC a réussi à se faire des ennemis à droite, en soutenant (mollement)
Annapolis.
Olmert a déclaré qu¹il appartenait à Israël, et non aux Juifs américains,
de décider de son destin.
De plus, une manifestation de Juifs de gauche (y compris Americans for
Peace Now) en faveur d¹Annapolis est prévue devant les lieux où doit se
tenir le sommet.
4/ Premières conséquences
La police israélienne est en état d¹alerte maximum dans la perspective du
sommet et de possibles attentats.
Olmert s¹étant (peut-être ? enfin ?) décidé à geler la colonisation à la
suite du sommet, les colons d¹Ariel ont décidé de ne plus autoriser les
ex-colons évacués de la bande de Gaza de continuer à habiter la colonie.
Un accord est intervenu entre Israël et l¹Autorité palestinienne pour
rouvrir deux jours par semaine 2 passages frontaliers entre Israël et la
bande de Gaza.
Olmert craint la départ de Lieberman de la coalition gouvernementale au
lendemain d¹Annapolis. Ami Ayalon (travailliste) est en contact permanent
avec les dirigeants du parti Shas pour les dissuader de faire de même.