par Shraga Blum
Alors que le mantra syrien répète inlassablement que « tout accord de paix avec Israël passe au préalable par une rétrocession intégrale du Golan », on apprend qu’il y a en Syrie des terres qui sont propriété légale…de l’Etat d’Israël ! Ces terres se trouvent dans la région du Golan syrien, et du Houran, à quelque 35 kilomètres de Damas.
D’une superficie totale de plus de 50.000 dounams, soit le tiers de Tel-Aviv, elles avaient été acquises à des propriétaires locaux par le Baron Edmond de Rothschild dans les années 1930, grâce à la PICA (Jewish Colonization Association) qu’il avait lui-même créée en Palestine de l’époque. Ces terrains incluent aujourd’hui des villages, des bâtiments et des terres…arables ! Les documents cadastraux officiels attestent le versement d’impôts fonciers pour ces biens, en tous cas, jusqu’en 1942. En 1943, sous l’impulsion du nationalisme arabe naissant, le Wakf syrien affirma « que ces terres étaient musulmanes et n’avaient pas le droit a priori d’être vendues à des non musulmans ».
Après la création de l’Etat d’Israël, la société PICA se dissout volontairement et dans les années qui suivirent, remit intégralement ses biens au Fonds National Juif (KKL). La propriété israélienne sur ces terres est même attestée dans des documents officiels syriens !
Tout ce dossier peut aujourd’hui être consulté aux Archives Sionistes à Jérusalem, qui a hérité des documents de la PICA.
Plusieurs réflexions s’imposent : premièrement, cela montre la flexibilité des choses telles qu’elles se déroulaient à l’époque dans cette région aux frontières mouvantes. Dans les années 1920, le nationalisme arabe n’en n’était alors qu’à ses débuts, et ce n’est qu’en réaction au projet sioniste qu’il s’est focalisé sur la question palestinienne. C’est ainsi que le baron de Rothschild a pu acquérir ces biens fonciers sans provoquer de réaction ni du coté arabe, ni de la Société des Nations, ni d’une quelconque ONG ou organisation gauchiste !!! Il faut connaître la réalité de ce qu’était la région dans les années 1920, pour comprendre que les notions de frontières n’étaient pas encore définies, et qu’à l’époque, sans le jeu sournois des grandes puissances, Israël aurait pu bénéficier d’un territoire bien plus étendu que celui d’aujourd’hui (et bien plus encore que celui de demain… !)
Mais surtout, cela illustre le dénivellement idéologique vertigineux qu’a connu le mouvement sioniste depuis bientôt un siècle. Alors qu’à l’époque, on trouvait normal d’acheter des terres à 35 km de Damas, aujourd’hui, on se dit prêts à céder des quartiers à l’intérieur même de Jérusalem !
source : aroutz7