Qu'arrive-t-il au plus grand défenseur israélien de la paix ? Shimon Peres semble enclin ces derniers temps à un pragmatisme nouveau qui témoigne d'un sentiment de lassitude partagé, semblerait-il par l'ensemble de la région, Palestiniens et Israéliens confondus. Quand les frasques d'Annapolis font place à celles de Moscou...
Le président israélien Shimon Peres a mis en doute l'utilité de la prochaine conférence sur le Proche-Orient qui doit se tenir à Moscou, faisant suite à celle qui s'est tenue fin novembre à Annapolis, aux Etats-Unis. C'est ce qu'il a déclaré dans un entretien publié lundi dans le quotidien russe Vremia Novosteï.
« Si la Russie veut organiser une telle conférence, c'est bien. Mais quels objectifs pourront être fixés lors de cette conférence et aura-t-elle du sens ? », a déclaré le prix Nobel de la paix 1994.
Selon lui, la conférence à Annapolis « a raffermi l'autorité des Etats-Unis dans le monde arabe ».
« Mais nous ne sommes pas allés à Annapolis pour raffermir l'autorité de tel ou tel pays... C'était nécessaire pour lancer les négociations » israélo-palestiniennes, a indiqué Peres.
Pour sa part, « la Russie pourrait raffermir son autorité aux yeux des arabes, si elle aidait les Palestiniens à développer leur économie. Les Russes ont aujourd'hui assez d'argent. Cela serait la meilleure contribution de Moscou à la résolution du problème », a-t-il estimé.
Lors de la conférence internationale d'Annapolis, Israéliens et Palestiniens ont accepté d'engager de nouvelles négociations pour résoudre leur conflit vieux de 60 ans, avec pour objectif de parvenir à un accord de paix avant la fin 2008.
La Russie sera l'hôte d'une seconde conférence sur le Proche-Orient, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à l'issue de la réunion d'Annapolis, pendant son voyage de retour à Moscou.
Selon le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, la Russie a proposé d'organiser début 2008 une réunion à Moscou sur le volet israélo-syrien du processus de paix. Cette réunion pourrait se tenir « peut-être dès fin janvier », avait précisé à Annapolis le patron du Quai d'Orsay à la presse.
Toujours est-il que le ballet diplomatique se poursuit autour du conflit israélo-palestinien et si la frilosité du président « colombe » israélien relève du nouveau, elle s'inscrit cependant au coeur d'un pragmatisme dans une région où on ne veut plus croire, semblerait-il, aux poignées de mains médiatisées si nombreuses ces 15 dernières années, au profit d'avancées réelles sur le terrain mais qui tardent à montrer le bout de leur nez.
source :
beni issembert