Des dénonciateurs cagoulés, presque tous sympathisants du Fatah, passant devant les prisonniers, ont indiqué aux soldats ceux qui appartenaient aux milices islamistes
Environ 20 chars Merkava Mark IV, accompagnés de bulldozers, opèrent, depuis ce matin, un raid dans le sud de la bande de Gaza. Le commando israélien a pénétré le territoire du califat islamique de Gaza, selon la terminologie utilisée par les islamistes, tenu par le Hamas et ses alliés depuis juin dernier, sur une largeur de cinq kilomètres et une profondeur d’un peu moins de deux kilomètres, à midi.
L’opération de Tsahal se déroule dans les zones du point de passage de Soufa, reliant la bande de Gaza et le territoire israélien, et de la ville de Rafah, par laquelle transite, par contrebande, en provenance d’Egypte, la totalité du matériel militaire destiné aux islamistes.
L’activité israélienne rencontre une résistance. Ainsi, quatre miliciens du Djihad islamique palestinien, qui s’approchaient de Soufa, ont été neutralisés par le tir d’un char, non loin du village d’Al-Omour.
A quelques dizaines de mètres de là, et quelques minutes plus tard, six miliciens supplémentaires, agissant pour le compte du Djihad et des Comités de la résistance populaire, ont été atteints à leur tour par des projectiles de l’aviation israélienne.
Durant l’opération en cours, l’un des chars a été touché par un missile antitank et a localement et brièvement pris feu. Les quatre occupants du Merkava sont indemnes, mais ils ont été incommodés par les gaz du système automatique d’extinction et ont été évacués vers l’hôpital Soroka de Beer Sheva.
L’un des objectifs du raid israélien consiste à anéantir des constructions qui servent de bases de départ aux lanceurs de mortiers contre le poste de Soufa. De l’un de ces immeubles, pratiquement réduit à l’état de ruine par les tirs des soldats, trois corps de miliciens inanimés ont été retirés, l’un d’eux, littéralement coupé en deux.
Un autre objectif de Tsahal consiste à débusquer, cachés parmi la population, les auteurs de tirs contre le territoire israélien ainsi que les miliciens chargés de la logistique, du creusement des tunnels sous la frontière égyptienne, et de la contrebande qui s’y déroule. Pour ce faire, ce matin, dans au moins deux régions de la banlieue de Rafah, les militaires ont encerclés les hommes, prenant position sur les toits.
Dans le premier cas, une soixantaine de personnes ont été réunies de la sorte, et une petite centaine, dans le second. Des dénonciateurs cagoulés, presque tous sympathisants du Fatah, passant devant les prisonniers, ont indiqué aux soldats ceux qui appartenaient aux milices islamistes. Les personnes désignées ont été emmenées, sans violences, vers la frontière israélienne, les autres ont été libérées.
Dans l’importante localité de Khan Yunis, à quelques kilomètres au nord des théâtres d’opérations, les miliciens islamistes, en tenues de combat, se préparaient ostensiblement à livrer bataille à la force d’intervention. A midi, contrairement à des informations produites par des agences concurrentes, notamment par l’AFP, les combats n’avaient pas atteint Khan Yunis.
Les officiers, sur place, ainsi que le porte-parole de l’armée israélienne à Tel-aviv, minimisent l’envergure de l’action en cours, parlant de routine. Toutefois, on ignore, à l’heure de diffuser ce compte rendu, si le commando va rebrousser chemin ou s’il va s’attaquer à d’autres objectifs et élargir le front.
Au nord de la bande de Gaza, dans la région de Beit Hanoun, à quelques centaines de mètres de Sdérot, un raid de l’aviation, plus tôt ce mardi matin, avait tué trois miliciens islamistes et en avait blessé deux autres.
Cette attaque faisait suite au tir, à l’aube, d’un Qassam sur la zone industrielle de Sdérot. Ce tir n’avait fait ni victime ni dégâts.
Dans la nuit et aux petites heures de la matinée, d’autres commandos israéliens avaient arrêté, en Cisjordanie, 12 Palestiniens recherchés pour des activités terroristes.
source : menapress