Ce titre énigmatique convient fort bien à ce 20 décembre 2007, jour (calculé) de l’Aïd el-Kebir, la Grande Fête, ou Fête du sacrifice, au nom et au cours de laquelle des millions d’animaux sont égorgés selon un rite institué par les textes sacrés islamiques.
En effet l’interprétation la plus plausible qu’on puisse donner à la célèbre petite phrase du Coran selon laquelle il ne saurait y avoir de «contrainte en religion» (verset 2:256) est celle qui affirme le droit du prophète d’instaurer le sacrifice d’animaux, l’un des thèmes centraux de la sourate en question, la Vache.
Les apologistes et autres Musulmans modérés rêveurs présentent souvent cette petite phrase («Nulle contrainte en religion») sortie de son contexte pour mettre en doute la peine de mort pour apostasie que toutes les écoles juridiques de l’Islam, c’est-à-dire les gens qui connaissaient vraiment les textes, ont confirmée et fait appliquer. Mais cette interprétation est bien la moins crédible pour ce verset prononcé au début de la période médinoise de la carrière prophétique, à un moment où l’Islam comptait tout au plus quelques petites centaines d’adeptes.
Historiquement, il a le plus souvent été appliqué dans ce sens aux seuls candidats à l’Islam — les apostats, les femmes, les enfants et les prisonniers de guerre, entre autres, pouvant être contraints. Et comme le disait Tilman Nagel dans la Neue Zürcher Zeitung,
En adaptant la formulation du verset 256 excluant toute contrainte dans la pratique rituelle (din) pour la présenter comme si elle excluait la contrainte envers une religion (spécifique), on obtient un semblant de démonstration de la liberté religieuse dont témoignerait le message coranique. Mais ni le Coran, ni les hadiths, ni les récits sur la vie du prophète ne livrent le moindre indice révélant que Mahomet aurait caressé une telle idée. Au contraire, il se sentait appelé à imposer par tous les moyens imaginables le respect des rites qu’il disait authentiques, car instaurés par Abraham, avant le Judaïsme et le Christianisme, ce qui suffisait à en prouver la véracité (3e sourate, versets 64 et s.).
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