Par Rav Shlomo Aviner
On se leurre sérieusement si on ne pense pas qu’il faille réfléchir sur le danger que représente encore de nos jours le Christianisme pour le Judaïsme. Aurait-on oublié que son idéologie théologique prône l’extermination (au sens propre) du peuple d’Israël ?!
Le Père Augustin, l’une des autorités les plus éminentes de l’Eglise, établissait : les Juifs ont nié le “mystère” du D.ieu, du Fils et du Saint-Esprit comme unité d’essence, ils ont entraîné “la mort de D.ieu” ; c’est pourquoi ils ont été repoussés par “D.ieu le Père” et ont été remplacés par les Chrétiens, le “verus Israel” (le “vrai Israël”). La situation d’abaissement permanent, expliquait-il encore, dans laquelle se trouvent les Juifs, est un témoignage constant du bien-fondé du Christianisme.
Chrysostomos, Père de l’Eglise, prescrivait qu’inlassablement on devait se venger de ce déicide.
La “démonisation” du Judaïsme et l’accusation collective de “déicide” sont à l’origine des atrocités infligées à notre peuple durant toute l’histoire de l’antisémitisme et de l’Holocauste.
Le 2ème Concile du Vatican (5722-5725, 1964-1967) a opéré des changements en profondeur dans la théologie chrétienne. Le Pape Jean XXIII l’avait ouvert en déclarant que le christianisme était responsable du sang juif versé durant l’histoire. Néanmoins, le Concile ne nous a pas totalement lavés de l’accusation de déicide. La Déclaration “Nostra acta” mettait un terme au caractère collectif de l’accusation ; néanmoins, elle continuait à l’appliquer aux dirigeants spirituels, le “Sanhédrin” et les “Péroushim” (nos Sages les plus zélés et les plus intègres), d’où dérive le mot “Pharisien”, avec toute la connotation négative qu’il a dans la culture occidentale, d’inspiration chrétienne. Mais en allant plus loin dans ses réformes, le Concile risquait de se saborder.
Sous couvert de “neutralité”, “d’aide” aux organisations terroristes, de “justice” “d’humanisme” de “gestes de bonne volonté” etc. se cache la ligne politique catholique pro arabe qui vise à remettre en question la stabilité de l’Etat d’Israël.
Les Protestants ont aussi changé de stratégie et sont devenus “nos amis”, “Chrétiens amis d’Israël” et autres, comme l’ours qui étreint sa proie avant de la dévorer. L’objectif –caché et même dévoilé- qu’ils affichent est l’anéantissement du peuple d’Israël par anesthésie, ce qui est bien plus dangereux que répandre notre sang car, comme l’enseignent constamment nos Sages, faire fauter (et donc faire perdre le monde futur) est plus grave que tuer (faire perdre ce monde-ci).
Pour arriver à leur fin, quelques huit mille missionnaires travaillent à plein temps et des dizaines de milliers à temps partiel. Eparpillés dans tout le pays, ils “portent assistance” à ceux qui sont en détresse : pauvres, malades, habitants de la Judée et de la Samarie, expulsés de Goush Katif. Même l’art est un moyen de capturer leur proie. A titre d’exemple, les annonces suivantes :
Le quinze “tamouz”, à l’hôtel de “Ramat Rahel”, s’est tenu un congrès de la Mission comprenant : excursions, rencontres avec des personnalités émouvantes, expériences, poésie et musique, avec la participation des missionnaires les plus éminents.
A “Soukot” (Devenue, pour la circonstance, une fête chrétienne), s’est tenue une semaine riche en événements : spectacles liturgiques, art dramatique, poésie et danses avec, pour clou, une production à grand spectacle au Palais de la Nation à laquelle ont pris part les conférenciers et les artistes missionnaires les plus connus.
Les invités étaient des Chrétiens et des Juifs. On avait confié à ceux-là la tâche de se mêler aux Juifs, de chercher à les attirer à eux et à mettre de la propagande missionnaire à leur disposition.
Les programmes artistiques de ce genre ne datent pas d’hier. Sous leur innocente apparence, ils cherchent à nous “appâter”. Ils vont jusqu’à utiliser des symboles juifs : “shofar”, ‘loulav”, “tallit”, “sifré Torah” etc…
“L’ambassade internationale chrétienne”, Jérusalem, coiffe de nombreuses organisations, “les Juifs se réclamant de Jésus”, en particulier qui, suivant une estimation autorisé, compte, dans notre pays, quelques quinze mille membres. Une partie d’entre eux s’est convertie au christianisme.
Nous pensions que nous en avions fini avec les Chrétiens et qu’ils étaient devenus nos amis, erreur ! Nos amis, ce ne sont pas les “Juifs se réclamant de Jésus” mais les Juifs authentiques et innocents.
Bien entendu, nous ne généralisons pas, sachant pertinemment que de nombreux Chrétiens, “Justes des Nations”, ont sauvé des Juifs durant l’Holocauste au péril de leur vie. Ces considérations visaient uniquement cette religion.
source : aroutz7