Par Guy Senbel
Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur l’intensification des violences perpétrées par des terroristes palestiniens en Israël et leur incidence politique, quelques jours avant la visite programmée du Président américain en Israël. Il s’agit d’une visite historique, la première en huit ans de mandat. George Bush se rendra en Israël le 9 janvier pour tenter de donner du souffle aux négociations israélo-palestiniennes, en panne depuis la Conférence d’Annapolis.
En attendant la visite de George Bush à Jérusalem, deux jeunes soldats israéliens, Ahikam Amihaï (Z’L) et David Roubin (Z’L), deux habitants de la petite ville de Kiriat Arba près de Hébron, ont été froidement assassinés par des terroristes palestiniens, vendredi 28 décembre. Le témoignage poignant d’une rescapée qui accompagnait les deux jeunes soldats, Naama Ohayon, recueilli par des journalistes de la rédaction de Guysen, et diffusé mercredi 2 janvier sur Guysen TV, confirme le caractère prémédité du double meurtre. Naama décrit l’embuscade, les tirs à bout portant, sa fuite désespérée et sa « chance » inouïe de ne pas avoir été retrouvée et abattue par les terroristes.
L’enquête menée par les services israéliens indique clairement que les auteurs de l’attentat sont liés aux services de renseignement du Fatah, placés sous le contrôle de Mahmoud Abbas.
En attendant George Bush, ce n’est pas encore la responsabilité directe du Président de l’Autorité palestinienne qui est en cause, mais ses difficultés à imposer parmi les siens une paix promise à Annapolis. Conscients du caractère politique de l’attentat, les meurtriers tentent encore une fois de délégitimer l’action de Mahmoud Abbas et de nuire à son ambition.
D’ailleurs, les factions palestiniennes fermement opposées à tout accord de paix avec Israël tiendront leur conférence régionale à Damas du 23 au 25 janvier ; ce « sommet anti Annapolis » organisé à l’initiative de la Syrie n’est en fait rien d’autre qu’une énième tentative de faire obstacle à la paix, la paix avec Israël, mais aussi la paix entre les Palestiniens. Le terme de « rivalité » généralement employé pour décrire les relations entre le Fatah et le Hamas semble bien désuet ; on ne peut que constater aujourd’hui une guerre ouverte aux accents mafieux, dont les parrains siègent à Damas et à Téhéran.
L’échec de la paix s’entretient facilement avec la déstabilisation de Mahmoud Abbas, qui perd chaque jour un peu plus de crédit aux yeux des officiels israéliens.
En attendant George Bush, ce sont les Israéliens qu’il faut convaincre de la nécessité de continuer à faire confiance à la capacité de Mahmoud Abbas à stabiliser un monde palestinien désuni et de moins en moins solidaire des partisans de la modération.
Qu’ils soient de droite ou de gauche, les Israéliens ne manquent pas d’établir un lien clair entre l’attentat du 28 décembre et les dernières largesses du gouvernement d’Ehoud Olmert accordées à l’Autorité palestinienne, c’est-à-dire la libération de prisonniers palestiniens et les livraisons d’armes au Fatah effectuées ces derniers jours, utilisées à des fins terroristes.
En attendant George Bush, qui souhaiterait achever son mandat avec un plan de paix au Moyen Orient, les missiles et les obus de mortiers n’ont pas cessé de tomber sur le Néguev occidental, menaçant une population qui vit au quotidien dans la peur, et qui manifeste de plus en plus clairement sa révolte face à un gouvernement israélien qui ne prend toujours pas les mesures nécessaires pour que cessent les violences. L’histoire leur donne tristement raison : jeudi 3 janvier, ce n’est pas un missile Qassam mais une Katiousha qui est tombée sur la ville d’Ashkelon, signe de l’amélioration de l’arsenal militaire dont disposent les organisations terroristes palestiniennes qui opèrent depuis Gaza.
En attendant la visite historique de George Bush en Israël, Ahikam Amihaï (Z’L) et David Roubin (Z’L) ont été enterrées au cimetière militaire du Mont Herzl à Jérusalem. Ce soir, nous pensons à leurs familles endeuillées.
Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit, Ehoud Goldwasser et Eldad Reguev. Depuis 559 jours, le Hamas et le Hezbollah les retiennent en otage. Contre la paix, contre la liberté.
source : Guysen