Par Sami El Soudi
© Metula News Agency
Si Israël faisait la guerre comme Hanya, cela ferait longtemps que Gaza ne serait plus qu’un tas de ruines bordé d’un gigantesque cimetière...Ce mercredi matin, à 10 heures locales, les terroristes islamistes de Gaza avaient déjà tiré quelque 25 Qassam, sans compter les obus de mortier, sur Sderot, les kibboutz du Néguev occidental et sur la ville d’Ashkelon, où vivent environ 120 000 personnes.
Ils méritent assurément le qualificatif de terroristes, puisqu’ils s’attaquent systématiquement à des civils. De plus, les islamistes, ce faisant, se rendent coupables de crimes de guerre, au regard de la législation internationale en vigueur.
Certes, dans divers communiqués, ils prétendent qu’il s’agit d’une riposte aux raids israéliens d’hier (20 miliciens tués. Ndlr.), et à l’élimination de l’archi-terroriste Oualid Bin Obedi, le chef du Djihad islamique en Cisjordanie. Obeidi fut le responsable direct de l’assassinat de dizaines d’Israéliens et de Palestiniens, notamment de 11 Israéliens, lors de l’attentat terroriste qu’il ordonna contre un restaurant de l’ancienne gare routière de Tel-Aviv, le 17 avril 2006.
Les Brigades Al-Qods, qu’il commandait, sont à l’origine de la plus grande partie des assassinats collectifs menés en Israël durant ces dernières années.
Le président de l’Autorité Palestinienne, M. Mahmoud Abbas, qui a qualifié les événements d’hier à Gaza de "véritable massacre", a associé les Palestiniens de la rive occidentale du Jourdain à un deuil de trois jours, décrété par le Hamas. On atteint ainsi le comble de l’hypocrisie.
Parlant de massacre, les terroristes lanceurs de Qassam, tués lors des affrontements avec Tsahal, dans le quartier de Zeitoun, à la lisière est de Gaza-city, sont précisément ceux qui ont opéré un authentique massacre, cette fois, contre les forces de l’Autorité Palestinienne, en juin dernier. Ce carnage avait inclus la précipitation d’officiers de Mahmoud Abbas depuis le toit de l’un des rares gratte-ciels de Gaza.
D’ailleurs, qu’on ne s’y trompe pas, les forces de sécurité de l’AP accueillent chaque annonce de victimes dans les rangs des combattants du Hamas dans une liesse sans retenue, de laquelle j’ai plusieurs fois été témoin oculaire.
Là ne s’arrête pas l’hypocrisie populiste de la direction du Fatah, puisque je suis en mesure d’affirmer que ce sont leurs services qui ont indiqué aux Israéliens la planque d’Obeidi, ainsi que les heures auxquelles les commandos pourraient l’y cueillir. Ce transfert d’information s’inscrit dans la coopération routinière entre les deux entités. Pour l’AP, il s’agit d’éliminer de son territoire tous les chefs des branches armées islamistes qui défient son autorité et l’empêchent d’établir l’ordre.
Cette association, dont l’AP est demanderesse, n’est un secret pour personne, puisqu’elle a fait l’objet de discussions et de mentions officielles lors de la récente visite de George W. Bush à Ramallah.
A noter encore que les commandos israéliens n’ont pas cherché à abattre Obeidi : ils ont, au contraire, encerclé le bâtiment dans lequel il avait trouvé refuge, situé dans le bourg de Kabatyia, dans la proximité de Djénine Forts de cet encerclement, les militaires ont demandé aux occupants de la maison d’en sortir, les mains au-dessus de leur tête. Certains des sergents d’Obeidi ont obtempéré et ont eu la vie sauve. Quant à leur chef, il a émergé du bâtiment en faisant feu de tous côtés au moyen de son fusil-mitrailleur, et c’est à ce moment qu’il s’est écroulé sous les balles des Israéliens.
Quant à la prétention de représailles, formulée par les leaders islamistes de Gaza, tout le monde, dans la région, sait parfaitement qu’il s’agit d’une contrevérité. En fait, ce sont les Israéliens qui ripostent aux tirs incessants de roquettes sur leur population civile. Tout les acteurs et les observateurs des événements actuels sont conscients de ce qu’en cas de cessation de ces activités terroristes, les raids de Tsahal à Gaza s’arrêteraient instantanément.
C’est ici le lieu de se demander pourquoi les trois agences de presse, AP, Reuters et AFP, persistent à proposer un rapport biaisé des faits, omettant, dans leurs communiqués, de stipuler la légitime défense des Israéliens, et décrivant systématiquement leur armée en termes de tueurs de Palestiniens, activistes et militants. Qu’on le sache, une fois pour toutes, ces dépêches ne constituent pas le miroir de la vérité.
Je suis Palestinien, j’œuvre pour la création de mon Etat indépendant, et je n’ai absolument rien à craindre de l’armée israélienne. C’est d’ailleurs depuis un kibboutz frontalier de Gaza, où je suis venu observer la confrontation, que j’envoie cet article. J’y ai entière latitude de me déplacer où bon me semble, sans escorte, et d’écrire ce que je vois, selon ma plus libre interprétation. Ce matin, je viens par ailleurs de croiser les équipes de deux chaînes de télévisions arabes, ainsi qu’une autre, de la télévision de l’Autorité Palestinienne.
Il n’est pas exagéré d’affirmer que le traitement déformé de l’information par les trois media que j’ai cités, traduits en arabe, participent à encourager les bandes islamiques armées opérant depuis Gaza, qui se complaisent ainsi dans leur interprétation victimaire et pseudo héroïque de faux résistants. Ils savent que c’est de cette manière qu’ils sont perçus dans le monde, grâce aux câblogrammes frelatés, et cela participe à les galvaniser.
source :
Menapress