Catholicisme, Islam et Pétrole.

Je vous livre un extrait de mon roman (page 123-124), écrit il y a plus de trois ans. Il s’agit d’une conversation entre un agent double israélien et un représentant du Quai d’Orsay. On y évoque des sujets fort actuels, qui pourraient se résumer ainsi : l’Occident est-il prêt à vendre son âme, donc sa foi, pour du pétrole bon marché ?

La réponse figure dans le roman, en vente, selon l’expression consacrée, dans toutes les bonnes librairies. Pour ne pas gâcher les suspense quand vous le lirez, j’ai remplacé certains éléments de l’intrigue, par XXXX.

— Monsieur Ben Houmri, dois-je vous considérer comme un diplomate égyptien ou comme le conseiller particulier du Roi Mahmoud ? Lui demanda d’entrée XXX

— Un peu les deux, je ne suis qu’un modeste attaché d’ambassade égyptien qui a l’honneur d’être quelquefois consulté par Sa Majesté, le roi Mahmoud, sur des points théologiques.

— Théologiques ? Mais je pensais que votre spécialité relevait plutôt de la géopolitique ?

— De nos jours, les deux disciplines s’entrecroisent, ne pensez-vous pas, Monsieur?

— Certes, je ne voyais pas les choses sous cet angle, mais l’actualité semble vous donner raison.

— L’actualité n’est pas une donnée objective, monsieur, elle se fabrique chaque jour.

— Vous êtes, m’a-t-on dit, un artisan habile dans la fabrication de cette actualité.

— Êtes-vous catholique, monsieur de Villeneuve ?

— Certes, un catholique convaincu et pratiquant.

— Alors en tant que catholique, comment expliquez-vous les conversions massives à l’Islam auxquelles nous assistons ?

— Ne m’en veuillez pas d’être cynique, mais j’aurais tendance à l’expliquer par le prix de l’essence pratiqué par XXXX.

— Certes, ce facteur joue, mais alors pourquoi les juifs ne se convertissent-ils pas à l’Islam; ils bénéficieraient du XXXX…

— Parce que les juifs de France sont davantage israéliens que français.

— Un juif français ou israélien, peu importe, n’est-il pas tenté par de XXXXX

— J’ai du mal à vous suivre, Monsieur Ben Houmri. Défendriez-vous les juifs français, inféodés au gouvernement israélien ?

— Certes non, Monsieur, je suis palestinien d’origine et je n’aime pas particulièrement les Israéliens qui ont exilé et spolié ma famille. Je tenais seulement à vous faire remarquer que les juifs sont mus par une certaine idéologie ou sont restés fidèles à leur religion, alors que le peuple catholique de France, et d’ailleurs, abandonne allègrement la religion de ses pères pour suivre les prescriptions du Prophète, sans que nos mollahs aient d’ailleurs besoin de se donner beaucoup de mal. Alors, je vous le demande : qu’est devenue la religion catholique ? Vous voyez que tout cela n’est qu’une question de théologie.

— Il est exact que la religion catholique ne constitue plus un rempart assez solide pour empêcher la jeunesse de regarder ailleurs, surtout lorsque vous, les Musulmans, leur offrez ce que nous sommes dans l’impossibilité de leur donner.

— Et que sont devenues vos valeurs laïques, Monsieur?

— Je reconnais que la laïcité fait mauvais ménage avec le prix du baril de pétrole

— Alors Monsieur, si ni la religion, ni les valeurs républicaines – c’est comme cela que vous dites, n’est-ce pas ? – ne sont plus capables de vous protéger, la France deviendra, un jour ou l’autre, un État musulman parce que avons des valeurs, une foi et du pétrole.

— À Dieu ne plaise, Monsieur Ben Houmri. La France a toujours su se relever. Même les nazis ne sont pas arrivés à nous faire courber l’échine

— Je veux croire, Monsieur, que vous ne songez pas à comparer l’Islam au nazisme. Je vous ferais néanmoins remarquer, puisque vous prenez cet exemple, que les collaborateurs pendant la guerre, ont été sans doute aussi nombreux, peut-être davantage, que les Français ou les Françaises qui se convertissent aujourd’hui à l’Islam et qui quelque part trahissent leur pays et rejettent le catholicisme. Par ailleurs les Russes et les Américains vous ont quelque peu aidés pour relever l’échine.

— Quelles sont vos intentions, Monsieur Ben Houmri et où vous arrêterez-vous ?

— Personnellement, je n’ai pas d’intention particulière. Je ne peux que constater que l’Islam est un aimant très puissant. Même avant la création de XXXX, on pouvait remarquer en France et dans d’autres pays occidentaux que l’Islam, les valeurs, le style et je dirais même le rythme arabe, s’implantaient progressivement et inexorablement. Nous n’avons fait qu’accélérer le processus, en offrant une toute petite carotte sous forme de pétrole bon marché. La France, et le Quai d’Orsay en particulier, ont toujours été de notre côté, nous nous en félicitons bien sûr et souhaitons qu’il en soit de même à l’avenir.

— Il serait alors souhaitable que vous vous montriez… disons… moins impérialistes.

— Voilà un mot intéressant appliqué aux musulmans. D’ordinaire, il est réservé aux Américains ou aux sionistes. « L’impérialisme arabe » est un concept nouveau.

— Pas si vous voulez étendre l’étendard de l’empire arabe, ou de la Ouma, comme vous dites, à tout l’Occident. « Impérialisme » vient du mot « empire », il me semble. Comment sinon définiriez-vous votre stratégie ?

— Eh bien, très simplement. Nous savons que la religion d’Allah est la seule vraie, qu’elle annule et remplace les religions qui l’ont précédées. Mahomet est le dernier Prophète ; son enseignement annule et remplace les enseignements des prophètes juifs et chrétiens. Nous avons l’intention de le faire savoir, pacifiquement et démocratiquement, bien sûr.

Ca devrait, je pense, interesser notre Président, très impliqué en ce moment, dans les questions théologiques.

source : geopolitiquebiblique