Iran : Le Ministère de la Santé et le Sida
03.01.2007
Le docteur Moarez, membre du comité iranien de lutte contre le Sida, a déclaré que toutes les mesures prises par le régime pour lutter contre le sida étaient excellentes. Elle a tout de même pu glisser que les mesures prises étaient insuffisantes : cette insuffisance serait dû au fait que dans les premières années de la maladie on n’avait pas cru à sa dangerosité !
En fait il faut dire que ce n’est pas la dangerosité de la maladie qui avait été ignorée mais sa réalité. Pour des raisons religieuses, on n’a pas voulu admettre son existence. Mais prétendre que l’orage est chez le voisin n’a jamais empêché que la foudre ne s’abatte chez soi. Ainsi il y a déjà une dizaine d’années, des médecins iraniens avaient par exemple proposé de procéder à l’échange gratuit des seringues des drogués (nombreux) en Iran mais ils s’étaient heurtés à une réponse sans appel, « il n’y a pas d’héroïnomanes en Iran ! »
D’ailleurs beaucoup de responsables locaux des programmes de santé ou d’hygiène ne veulent toujours pas s’encombrer de ce problème et seuls les iraniens les plus aisés du pays (donc proches de ses dirigeants) bénéficient de traitements modernes ou peuvent même quitter le pays pour se soigner, les autres meurent dans d’atroces souffrances et le décès est imputé à des maladies rares. On ne meurt pas du Sida aujourd’hui en république islamique mais d’une pneumonie, d’un bacille foudroyant... En d’autres termes et sans vouloir faire un jeu de mots inapproprié, là encore on se voile la face.
Un des membres du comité de lutte contre le Sida à Téhéran a déclaré que dans le budget de la santé, il n’y avait aucune ligne dédiée à la lutte contre cette maladie, rien pour la prévention et rien pour les soins.
Tout ce qui se fait de façon plus ou moins légale se fait sous couvert d’actions médicales diverses et peut-être même au détriment d’autres maladies. Selon lui, puisque la lutte contre la maladie par propagation sexuelle ne peut absolument pas être évoquée et que l’on ignore la propagation par voie intraveineuse, le Sida risque de se développer de manière exponentielle dans les années à venir avec son cortège de catastrophes sociales contre lesquelles l’Iran n’a ni les moyens ni la volonté de lutter contre.
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