A Gaza, totalement bouclée, la pénurie de carburant s'aggrave
Par Par Adel ZAANOUN AFP - Samedi 19 janvier, 23h54GAZA (AFP) - Le bouclage total de la bande de Gaza, imposé par Israël en représailles aux tirs de roquettes, a aggravé la pénurie de carburant samedi dans ce territoire palestinien et a suscité l'inquiétude de l'ONU.
(Publicité)
L'armée israélienne a parallèlement poursuivi ses opérations contre les groupes armés palestiniens responsables de ces tirs, tuant deux membres du mouvement islamiste Hamas dans un raid aérien dans la bande de Gaza. Elle a en outre arrêté dix Palestiniens.
Depuis jeudi, l'approvisionnement en carburants, en produits alimentaires et en aide humanitaire est stoppé après la décision israélienne d'accentuer sa pression contre le Hamas, qui contrôle Gaza, pour tenter de faire cesser la pluie de roquettes qui s'est abattue ces derniers jours sur le sud d'Israël.
Conséquence immédiate: de nombreuses stations-services n'avaient plus de carburant, samedi, nécessaire au fonctionnement des générateurs qui fournissent l'électricité lors des coupures de courant, huit heures par jour.
Gaza n'était en revanche pas menacée de crise alimentaire dans l'immédiat, l'ONU disposant de deux mois de réserves.
Israël "a fermé tous les points de passage y compris pour les carburants. Vendredi, il n'y a eu aucune livraison", a dit à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un haut responsable de l'Union européenne qui finance l'achat du carburant palestinien.
Les habitants de Gaza, un territoire surpeuplé et pauvre, se sont précipités dans les stations-services après l'annonce du bouclage.
"Nous n'avons plus de diesel. Les gens, surtout les conducteurs de taxi, se sont rués sur les pompes", a affirmé le propriétaire de la station-service Al-Tarazi, l'une des plus importantes de Gaza.
Selon le responsable de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (Unrwa) à Gaza, John Ging, la seule centrale électrique de Gaza, qui ne fonctionne déjà qu'à moitié de sa capacité, pourra cesser sa production sans approvisionnement rapide.
"Nous sommes très inquiets car il y a déjà de très importantes coupures d'électricité" en raison de la réduction en décembre de l'approvisionnement israélien de courant à Gaza, a-t-il dit, précisant que les hôpitaux du territoire avaient du mal à fonctionner. Des quartiers sont sans électricité depuis quatre jours.
Selon M. Ging et le responsable de l'UE, les autorités israéliennes doivent réexaminer lundi leurs mesures.
Face à cette situation, le porte-parole du Hamas, Taher al-Nounou, a appelé l'Egypte à ouvrir le point passage de Rafah pour "faire entrer les produits de base", tout en promettant que son mouvement ne plierait pas face aux sanctions.
La frontière de Rafah, entre le sud de la bande de Gaza et l'Egypte, est fermée depuis la prise du pouvoir à Gaza par le Hamas en juin. L'Egypte n'a autorisé son ouverture que très rarement.
A Ramallah en Cisjordanie, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a appelé la communauté internationale à "offrir une protection internationale à notre peuple (à Gaza) face à la tyrannie de l'occupant qui place injustement sur un pied d'égalité l'affolement des Israéliens et le sang des Palestiniens".
Il faisait allusion à l'affolement que provoque dans le sud d'Israël la chute de roquettes palestiniennes qui font rarement des victimes et aux représailles israéliennes meurtrières à Gaza, où 36 Palestiniens ont été tués depuis le 15 janvier.
M. Fayyad a de nouveau critiqué les tirs de roquettes, revendiqués notamment par le Hamas et le Jihad islamique.
Ces tirs ont diminué d'intensité, l'armée israélienne n'ayant signalé que huit tirs samedi qui n'ont pas fait de victime.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé son inquiétude après le bouclage de Gaza et appelé à la fin à l'escalade des violences qui selon lui pourraient donner un coup fatal à la récente relance des négociations israélo-palestiniennes.
si avec ça il s comprennent pas.