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 reflexion humaine et revelation

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adm-janine
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adm-janine


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MessageSujet: reflexion humaine et revelation   reflexion humaine et revelation Icon_minitimeJeu 4 Jan - 15:32

Réflexion humaine et Révélation

L’être humain, créature aux capacités physiques limitées, a obtenu ses lettres de noblesse et sa primauté grâce à la puissance de son intellect. L’intelligence humaine peut dans une certaine mesure dompter les forces de la nature. Elle est dotée de la faculté de définir les valeurs régissant la vie du genre humain dans le monde. Enfin, elle est à même d’avoir une idée du divin.
L’étude qui suit tentera de déterminer, à travers l’étude des textes, quel est le regard de la Torah sur l’intellect humain.
Les capacités intellectuelles humaines qui trouvent leur point d’orgue dans la possibilité qu’elles offrent de déterminer les valeurs régissant la vie humaine dans le monde, en permettant de porter sur toutes les facettes de l’existence un jugement original, personnel et libre, sont-elles mises à l’honneur dans la Torah ou au contraires, sont elles déconsidérées, rejetées et jugées comme subversives et dangereuses.
L’histoire de l’humanité a montré que de nombreux gouvernants, tant politiques que spirituels, ont souvent cherché à annihiler toute capacité de discernement des gouvernés. Leur intention n’était pas uniquement machiavélique, souvent ils portèrent le concept de non-décision personnel au sommet de la hiérarchie des valeurs, instaurant une société où seul le monarque ou le dirigeant suprême avait le droit de penser et d’émettre des jugements de valeur, le reste de la société étant réduit à un état presque animal, puisque privé de sa spécificité : juger ce qui l’entoure.
Le Judaïsme est une loi révélée. Les six cent treize commandements de la Torah sont des préceptes provenant d’une intelligence qui nous dépasse. La théophanie est le grand moment fondateur du judaïsme où D.ieu se révèle sur le mont Sinaï et ordonne à son peuple d’accomplir sa volonté.
Les maîtres du Midrach commentent le verset : « Ils se tinrent sous la montagne » (Exode, 19-17). Ils expliquent que D.ieu retourna la montagne sur son peuple et déclara : « Si vous acceptez mes préceptes, tout ira bien ; si non ici sera votre tombeau » (Talmud - Shabbat 88a).
Un autre texte du Midrach indique une idée similaire. A la fin du récit de la création, un verset de la Genèse exprime la venue du sixième jour d’une façon assez particulière. Il associe au mot « sixième » (jour) l’article défini Hé, ce qu’il n’a pas fait pour les autres jours de la création : « Ce fut le jour, ce fut le soir, LE sixième jour advint » (Genèse, 1-31). Les exégètes du Midrach ont vu dans cette singularité, la volonté de la Torah de faire allusion, au moment où s’achève la création, à un autre sixième jour. Selon le Midrach, la Torah voulait rappeler en ce moment le sixième jour du mois de Sivan, le jour de Chavou’ot, le jour où D.ieu révéla sa loi à son peuple. Et le Midrach conclut : « Ce fut le sixième jour, il s’agit du jour de Chavou’ot. D.ieu dit : Si mes enfants acceptent mes préceptes tout ira bien ; si non je ferai revenir le monde à son état de chaos initial, à l’état de Tohou vaBohou » (Talmud - Chabbat 88a). La lecture de ces deux Midrachim laisse perplexe. Ceux-ci semblent indiquer que la révélation fut imposée à l’homme juif sous la menace ! Que l’inobservance des préceptes est punie par la « peine de mort ! ». « Si vous refusez, ici sera votre tombeau ! » Ou encore : « Je ferai revenir le monde à son état de chaos initial ! »
La célèbre déclaration faite par le peuple juif sur le mont Sinaï : « Nous ferons et nous comprendrons » (Na’assé Vénichm’a) ( Exode, 24-7) va dans ce sens. Elle signifie que la communauté d’Israël décida de se soumettre à la loi de la Torah sans même la comprendre.
Fort de ces enseignements, il semble que le Judaïsme ne fait aucun cas de la pensée humaine, que la révélation, du haut de sa légitimité divine, écrase le regard que peut porter l’être humain sur les choses de la vie. Selon cette conception, la Torah ferait de l’individu un être insignifiant ne pouvant exprimer sa personnalité dans aucun des registres de l’être.
Toutefois, nous ressentons tous que l’on ne peut rester sur de telles conclusions, que si D.ieu a donné à l’homme le pouvoir de juger ce qui l’entoure, le pouvoir de déterminer lui-même ce qui est bien de ce qui est mal, c’est que cette aptitude est sacrée, qu’elle doit être utilisée à bon escient, et qu’elle peut et même, qu’elle doit avoir sa place dans le cadre de la révélation elle même.
D’ailleurs, les textes juifs faisant l’éloge de l’homme dans la création sont très nombreux et très puissants. L’âme humaine est décrite comme étant : « une partie de D.ieu » (Job 31-2). Une Michna enseigne que celui qui tue un homme est assimilable à celui qui détruit toute l’humanité (Talmud - Sanhédrine). Le psalmiste écrit : « Tu l’as diminué de peu par rapport à D.ieu, toute la création est à ses pieds » (Psaumes 8 – 6) . Enfin, dès l’apparition de l’homme dans la Torah, il est dit qu’il a été crée à l’image de D.ieu
Ces enseignements montrent que la Torah ne considère pas l’homme comme un animal pensant. Ils révèlent que l’être humain est sacré. Comment dès lors concilier ces textes avec ceux évoqués précédemment.
La problématique sous-jacente à cette question semble être celle qui oppose le Judaïsme ancestral aux nouvelles formes de cultes que certains souhaiteraient instaurer. Le Judaïsme rabbinique voit dans la loi révélée la seule référence en matière de religion. Ainsi, il ne laisserait à l’homme aucune place dans son expression. Par ailleurs, certains mouvements se réclamant du judaïsme, affirment laisser une plus grande autonomie à l’homme en lui permettant de modeler les préceptes de la loi, selon sa volonté. Au point qu’aux yeux du monde, le Judaïsme rabbinique est souvent jugé rétrograde, figé, sans courage, abdiquant face à la loi, alors que les courants dits « libéraux » sont souvent perçus comme plus modernes, car laissant une place prépondérante à l’homme et à sa volonté dans la conception de la loi. Doit-on en rester là ? Peut-on accepter que l’on dise du Judaïsme rabbinique qu’il « emprisonne » l’homme dans les quatre coudées de la Halakha en l’empêchant d’exprimer son avis sur les choses de la vie ? Doit-on voir dans les textes relatant que le don de la Torah s’est fait dans la contrainte, annihilant ainsi l’intellect humain, la position du Judaïsme ou faut-il plutôt mettre l’accent sur les textes qui font de l’homme une créature proche de D.ieu, faisant de la spécificité humaine son intelligence, l’outil le plus précieux et le plus sacré de la création.
Une réflexion autour des lois concernant le ’hamets, le pain levé, nous mettra sur la voie. Lorsqu’on se penche sur les différentes lois en rapport avec le ’hamets, un paradoxe troublant apparaît. D’une part le ’hamets est le symbole du mal par excellence. Il est souvent associé dans les textes au Yétser Har’a, au mauvais penchant, à l’orgueil. L’image de la pâte levée est associée à l’orgueilleux qui marche la tête haute. La règle générale concernant les offrandes faites dans le Temple de Jérusalem est l’interdiction de la présence en elles de la moindre parcelle de ’hamets. Lorsque de la farine devait être associée aux différentes offrandes, elle devait impérativement être matsa, ne pas avoir levée. A Pessa’h, au moment où nous célébrons la création du peuple juif, le ’hamets est interdit à la consommation, et les règles entourant cette interdiction sont beaucoup plus rigoureuses que celles réglant toutes les autres interdictions alimentaires. Tout ceci montre que le ’hamets représente le mal par excellence.
Il existe toutefois une dernière occurrence où apparaît une loi concernant le ’hamets et celle-ci va dans une direction diamétralement opposée à celle révélée par les enseignements ci-dessus. Il s’agit de la composition de l’offrande qui devait être faite dans le Beit Hamikdach, dans le Temple de Jérusalem, le jour de Chavou’ot. La Torah enseigne qu’en ce jour du calendrier juif, une offrande devait être composée de deux pains confectionnés à partir de farines de blés ; mais surtout, le texte de la Torah insiste pour que ces deux pains soient ’hamets : « De vos habitations, vous apporterez deux pains destinés au balancement qui seront fait de deux dixième de farine et cuits à pâte levée, ce seront les prémices pour l’Eternel » (Lévitique, 23-17). Cet enseignement nous laisse sans souffle puisque ce qui est considéré comme le symbole du mal est soudain sanctifié : il est associé à la célébration de la fête du don de la Torah. Comment comprendre qu’un élément symbolisant le mal puisse devenir le symbole du bien ? Comment ce qui à Pessa’h n’est pas cacher, le devient-il le jour de Chavou’ot ?
Pour comprendre la raison d’être de ce changement d’attitude par rapport au ’hamets, il faut se pencher un moment sur la nature de la matsa et sur celle du ’hamets. Il est évident que l’enseignement symbolique attaché à ces deux matériaux est lié à la réalité de leur être.
Sur la différence entre le ’hamets et la matsa
La matsa et le ’hamets sont en fait identiques dans leur réalisation. La même action humaine créant une matsa crée aussi du ’hamets. L’élément à l’origine de leur différence est le facteur TEMPS. C’est le fait que l’action humaine subisse ou non l’épreuve du temps. La matsa est une réalisation qui ne doit pas subir l’épreuve du temps. Quant au ’hamets, il représente la même action, à la seule différence qu’elle a subi l’épreuve du temps. L’épreuve du temps mène à « la levée de la pâte ». Nous dirons qu’il s’agit ici de l’introduction dans la pâte d’un « vent étranger ». Avec le temps, la pâte qui était fine s’emplit de vent.
Allons de l’avant dans notre analyse et tirons les fruits de cette constatation. Il semble que le ’hamets et la matsa sont deux éléments mettant chacun en valeur deux types de comportements humains. La matsa symbolise une action où la personnalité ne s’exprime pas. La rapidité de réalisation empêche l’ajout de toute touche personnelle. Demander à plusieurs menuisiers de fabriquer un tabouret le plus rapidement possible, ils feront tous le même ouvrage : quatre bouts de bois seront attachés à une planche et ainsi l’objet voulu sera réalisé. Le ’hamets, dans la mesure où il subit l’épreuve du temps, permet à un « roua’h », un vent de s’introduire dans la pâte. Ce vent symbolise la personnalité du créateur. Avec le temps, la réalisation se personnalise, et acquiert une forme nouvelle. De même, laissez six mois à plusieurs menuisiers pour créer un tabouret, les résultats obtenus seront nécessairement très différents ; chacun mettant dans son ouvrage sa sensibilité, son histoire, ses opinions et ses croyances. Le « roua’h » symbolise le regard personnel que l’homme porte sur le monde et qu’il introduit dans son action lorsqu’il la réalise selon son bon vouloir.
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MessageSujet: Re: reflexion humaine et revelation   reflexion humaine et revelation Icon_minitimeJeu 4 Jan - 15:33

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