marianne faithfull
Je chante, c'est mon job. Mais par exemple, tout comme je boycottais l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid, je refuse pour l'instant d'aller chanter en Israël. Nous devons absolument comprendre pourquoi les juifs ont eu besoin de fonder Israël après avoir été si affreusement détruits. Mais je suis contre la façon dont cet Etat traite les Palestiniens, contre les camps de réfugiés. Les miens - j'ai le droit de le dire, je suis demi-juive - agissent comme un enfant battu qui, une fois grand, bat aussi ses enfants. Mon peuple aurait dû apprendre. Par ailleurs, je n'écris pas des chansons que sur moi-même. Dans mon nouvel album, la chanson Before the Poison se passe avant une attaque au gaz toxique. Il y a aussi Desperanto, sur ce sentiment de désespérance universelle, ou There is a Ghost, à propos des millions de disparus dans le monde, des enfants enlevés, des prisonniers politiques, des disloqués. Ceux qu'on ne retrouvera jamais.
Propos recueillis par Véronique Mortaigne
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