Débat sur le droit à Israël d’exister… !
par Shraga Blum
dimanche 27 janvier 2008 - 17:08
L’université d’Oxford en Angleterre a été ce week-end le cadre d’un débat singulier autant que symptomatique : « Israël a-t-il le droit d’exister ? » Lors de ce débat organisé par l’Union des Etudiants de l’Université, deux universitaires de renom représentaient chacun – pour les besoins du débat - un avis opposé : Norman Finkelstein ancien professeur à Paul University de Chicago, et connu pour ses positions antisionistes voire antisémites (il est l’auteur de « Shoa Business »), et Ted Honderich, professeur de Philosophie à University College de Londres.
Certains étudiants ont immédiatement mis en avant la sincérité et la partialité du débat. Du moment que les deux universitaires…étaient tous deux des détracteurs d’Israël !!
Jessica Prince, de l’Université d’Oxford, partisane de la motion, ne comprenait pas le fait même d’un tel débat : « La question de l’existence d’Israël ne se pose même plus !»
Par contre, Lewis Turner, d’Oxford New College, se déclarait contre l’existence de l’Etat d’Israël, sur l’argument suivant : « Cet Etat était supposé être la solution pour le peuple juif, afin qu’il vive en sécurité. Or, il n’y a pas un endroit au monde où les Juifs sont plus menacés qu’en Israël »
Une étudiante juive qui assistait au débat s’est dite choquée que le Pr. Honderich, tout en admettant le droit d’Israël à exister, affirmait que « les Palestiniens avaient le droit moral de pratiquer le terrorisme. Elle regrettait que des tonnerres d’applaudissements suivaient chaque intervention anti-israélienne radicale.
Pour Yaïr Zivan, président de campagne de l’Union des Etudiants Juifs, « ce débat constitue une immense farce, puisqu’il n’y avait aucune personne représentant le courant sioniste. L’Université d’Oxford ne cherche qu’à faire du sensationnalisme puéril.
De son côté, la Société des Débats de l’Université d’Oxford a refusé de commenter cet événement.
On peut effectivement sourire d’une telle initiative, mais à l’origine des événements monstrueux, on trouve souvent des débats qui paraissent surréalistes.
Mais tout n’est pas si brumeux dans le ciel britannique, puisque les étudiants de la fameuse London School of Economics (LSE) ont remporté une victoire morale en renversant une motion qui déclarait Israël comme étant un « pays d’Apartheid » : « Israël est un pays d’apartheid, un Etat qui prône le racisme et la xénophobie, à travers son parlement et sa pseudo-démocratie qui n’est destinée qu’en faveur des Juifs. Le racisme se trouve institutionnalisé par des lois qui entrent dans tous les domaines : citoyenneté, logement, mariage, droit foncier etc.. » Le texte continue sur la « Nakba » « l’expulsion de la quasi-totalité des Palestiniens par les Sionistes entre 1947 et 1949 » et un appel à la fin de l’Etat d’Israël, remplacé par un « Etat de tous ses citoyens » avec un droit au retour absolu des « réfugiés.
Cette motion, déposée par Emiliaro Huet-Vaughn, militant du Mouvement de Solidarité Internationale, avait pour but de faire pression sur l’Université et l’Union Nationale de Etudiants de boycotter Israël.
Les étudiants juifs se sont mobilisés, et le vote a donné les résultats suivants : 292 en faveur de la motion, 285 contre, et 100 abstentions.
Pour Yaïr Zivan, « ce fut une surprise de voir de nombreux étudiants voter contre ou se lever et quitter les débats, par opposition à tant d’extrémisme et de haine.
Pour Sam Cohen, dipômé du LES, « de nombreux étudiants non juifs ont apprécié que nous n’étions pas opposés à un débat, mais que nous le souhaitions équilibré et impartial, et non de la manière dont il a été présenté. Ils ont remarqué qu’une minorité active tente de confisquer le débat pour faire avancer son agenda extrémiste »
Dans sa soixantième année, le droit à existence de l’Etat d’Israël est encore discuté et contesté dans de plus en plus de cercles de par le monde, y compris dans notre propre pays.
Ce problème est à prendre très au sérieux. Les parleurs d'aujourd'hui sont les décideurs de demain...
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