par Robin Shepherd pour The Times (Londres)
Robin Shepherd, membre de Chatham House, a écrit un ouvrage sur des comportements européennes envers Israël
Les critiques s’en sont donnés à cœur joie hier. Mais leurs arguments sont malhonnêtes
La publication hier du rapport de Winograd rédigé à la suite de la campagne militaire d’Israël contre le Hezbollah en 2006 au Liban donne une nouvelle occasion aux observateurs de l’actualité de démontrer leur aptitude à fournir des analyses concises et équilibrées. Ils vont exposer les critiques dirigées contre Ehud Olmert, le premier ministre d'Israël, et faire l’éloge de ce rapport, comme la preuve d’une démocratie responsable de ses actes, comportement impensable dans tout autre pays du Moyen-Orient. Sans jamais négliger la toile de fond des évènements, ils vont soigneusement peser les alternatives posées à une démocratie exposée au feu de l’un des groupes les plus dangereux de la planète.
Mettons ces suppositions entre parenthèses. Bien évidemment, la plupart des commentateurs vont s’y prendre tout autrement. Le désir obsédant de porter des coups à l'état juif avec n'importe quel bâton qui se trouve à portée de mains est tel qu’il nous faut encore nous préparer davantage encore de sens moral inversé et de déformation volontaire. Pour prendre la mesure de l’irrationalité à l’état pur des détracteurs d’Israël, il suffit de se pencher sur les événements récents de Gaza.
Les glorificateurs de l'extrémisme avaient soutenu depuis longtemps que l’occupation était la « cause première » du terrorisme plutôt que l'idéologie. Le terrorisme aurait donc dû cesser en même temps que l’occupation. Cette hypothèse est désormais réfutée de façon concluante. Depuis qu'Israël s'est retiré de Gaza, les militants palestiniens ont tiré plus de 4.000 roquettes sur des cibles civiles de ce pays.
Il n'y a pas un état au monde aujourd’hui qui puisse ignorer ces tirs de barrage. Quelles sont les réponses possibles dans de telles circonstances ? Une d’entre elle est la réoccupation. Une autre consiste à déclencher des bombardements en tapis sur les zones d’où partent les fusées. Bien des états auraient employé simultanément les deux formules. Israël n'a utilisé ni l'une ni l'autre.
Qu’est-ce qu’Israël a fait réellement ? Il a d'abord mis en place une barrière autour de Gaza pour limiter la capacité des kamikaze de tuer des civils. Ensuite, il a procédé à des incursions pour frapper les infrastructures terroristes. Troisièmement, il a limité des transferts de marchandises vers Gaza pour empêcher les fournitures nécessaires à la fabrication des engins explosifs d'arriver aux mains des terroristes dans les containers de l’aide humanitaire et les cartons de nourriture. Quatrièmement, il a appliqué des sanctions économiques au régime du Hamas. En d'autres termes, Israël a choisi la stratégie la moins susceptible de causer de lourdes pertes en vies humaines, tout en exerçant son droit de légitime défense.
La situation des résidents de Gaza est désastreuse. Mais en dernière analyse, la faute en revient sans le moindre doute au Hamas, aux autres groupes militants et à la culture de violence de la société palestinienne où ils trouvent des soutiens. Si tout cela n’existait pas, il n’y aurait naturellement ni barrière de sécurité, ni incursion militaire, ni restrictions commerciales, ni sanctions.
Dans le monde des commentateurs britanniques et européens de l'actualité qui marche sur la tête, toute argumentation rationnelle est bannie. Au mieux, les attaques enrobées d’une rhétorique sauvage contre l'état juif sont une manifestation de paresse intellectuelle. Au pire, c’est l’expression d’une haine programmée qui couvre de honte ceux qui s’y livrent.
source :
objectif-info