BEMAAGALE TSEDEK : en quête de justice
Raphael Aouate
samedi 6 janvier 2007 - 22:48
Une association israélienne qui monte en Israël. Voilà comment on pourrait résumer le destin d’un groupe de bénévoles ayant décidé de rendre leur société meilleure. Comment des jeunes de notre pays croient plus que jamais qu’il est possible de développer les valeurs de justice, en accord avec celles de la morale et de la tradition juive. Et le prouvent concrètement avec Bémaagalé Tsédek (les roues de la justice).
Bémaagalé Tsédek a depuis deux ans un rêve fou. Et ce rêve commence à devenir réalité. Quel est il ? Le plus beau, le plus urgent et le plus universel : contribuer à rendre le monde meilleur. De grands sentiments pourrait-on penser. De belles idées vouées à rester utopiques, comme souvent … diront certains. Mais c’est contre ce fatalisme, contre ce renoncement au Bien, qu’entend se battre cette « association de bienfaiteurs », comme il nous plait de les surnommer. Qui sont ils, ces illuminés, c’est le cas de le dire pour ce qui concerne ces jeunes de notre pays, la majeure partie amoureux de notre pays et de sa tradition. Illuminés, disions nous par une lumière nécessaire et positive, qui entend promouvoir une éthique et une justice sociale. Et qui s’en donne les moyens, car toute la Tradition d’Israël ne dit elle pas que rien n’est plus important que l’action concrète ?
Qu’à cela ne tienne. Cette association à but non lucratif, basée à Jérusalem, se charge donc d’intégrer l’esprit et les valeurs du judaïsme au sein même du discours social, de la loi ou de la vie courante de notre pays. Cette ambition n’est qu’une forme moderne du concept de « tikoun olam », la notion spirituelle (mais qui se doit d’être appliquée concrètement) d’amélioration du monde, de réparation de ses imperfections. Car il est avéré d’après nos textes, que le monde a volontairement été créé imparfait, et qu’il appartient à l’homme, cet associé de la création divine, de le parfaire.
Ainsi en font ces soldats de la justice, lancés sur trois fronts :
Sur le plan de la communication : il s’agit de discours, conférences, études, ou d’un magazine trimestriel visant à mieux expliquer au public le plus large, la place de la Tradition dans sa relation à notre société aujourd’hui. Promouvoir de telles valeurs, c’est tout simplement mettre en exergue l’importance des aides sociales telles que les pensions, le droit et les conditions des travailleurs (ouvriers en bâtiment ou employés solaires par exemple), des femmes ou des handicapés, le droit à la santé, etc. … C’est porter ainsi à la connaissance du public de telles urgences et c’est aussi mieux les sensibiliser au respect de chacun. Nombreux sont les intervenants, de tous bords, social, professionnel ou religieux qui viennent régulièrement participer et soutenir de tels forums.
Sur le plan éducatif : il est vite apparu que rares étaient les initiatives visant à un développement de telles valeurs, sur le plan de l’éducation. C’est pour cette raison que Bémaagalé Tsédek tente de remédier à ce manque en créant des ateliers de travail ou des programmes éducatifs qu’il s’agira ensuite de proposer à des institutions scolaires.
Sur le plan de l’activité sociale : nous abordons ici l’un des fers de lance de l’association, l’une des initiatives ayant actuellement un grand retentissement : les certificats Tal Hevrati. Il s’agit de délivrer des attestations de respect aux valeurs sociales à des entreprises du pays. Plus de 200 restaurants de Jérusalem, cafés ou salles de réception ont déjà bénéficié de cette téouda (attestation). Mais l’essentiel dans cette idée est surtout de faire comprendre aux usagers et clients qu’ils représentent eux mêmes les principaux acteurs d’un changement social en profondeur. En privilégiant un restaurant plus social, par exemple, ils sont à même d’influer sur les événements.
Au delà de ces champs d’action, on constate actuellement en Israël une médiatisation des efforts de Bémaagalé Tsédek, qui répond, à n’en pas douter, à un besoin considérable. Il faut s’en féliciter. Tout comme il faut se réjouir de constater que la jeunesse active dont on parle provient de la frange sioniste et religieuse de notre pays.
arouts7