Made in France, génération Israël

Ils sont tous venus en Israël avec la même foi inébranlable. Après l’euphorie de l’installation et le bonheur d’être enfin là, comment s’est faite leur intégration dans un pays où la langue et la structure sociale sont si différentes? Quels sont les souvenirs, les attitudes qui restent de la France ? Leur attachement à la terre et aux valeurs du judaïsme a-t-il fait d’eux de vrais Israéliens ?
Par Hélène Schoumann

Depuis 1948, les Français n’ont cessé d’émigrer en Israël, et aujourd’hui, on en compte 89000. Tel-Aviv, avec plus de 18 000 Français, devance Jérusalem (11000), Haïfa (4809), Netanya (4078) et Ashdod (3663). Avec la montée récente de l’antisémitisme, l’alyah a augmenté. En 2004, l’Agence juive a envoyé des émissaires dans toute la France pour convaincre les membres de la communauté de venir en Israël. Une initiative aux résultats en demi-teinte, baptisée «Opération Sarcelles». Pourtant, malgré de nombreuses facilités, leur intégration reste difficile, et beaucoup d’hommes entre 45 et 60ans continuent de faire des allers-retours, n’ayant pas «tout liquidé». Certains parents envoient d’abord leurs enfants qui, isolés de leur famille, ont parfois des bleus au cœur. Là-bas, les Français se regroupent souvent autour d’un quartier, comme Bakaa, à Jérusalem, ou à Raanana, une jolie ville près de Tel-Aviv. Les meilleures réussites d’intégration sont les mariages mixtes avec un (ou une) Israélien(ne). Jeff, quant à lui, avoue être vraiment israélien quand il s’habille en vert et qu’il part comme réserviste. Beaucoup comptent sur leurs enfants, fiers d’avoir fait d’eux des sabras. Pourtant, même au coeur des problèmes et de l’Intifada, aucun d’eux n’a jamais pensé quitter le pays qui est, à leurs yeux, avant tout celui des Juifs. «Nous sommes tous ensemble dans cet immense bateau», explique Jean-Paul Dray. De la France, ils n’ont aucune nostalgie : «Comment regretter un pays qui a fait de moi un orphelin», dira Saül Rosemblum, émigrant de la première heure. Instantanés de vie

la suite : israel.over-blog

Temoignages interessants. Je m'y retrouve un peu dans chacun d'entre eux.

L'aliya francaise est une aliya silencieuse, elle ne fait pas parler d'elle, elle n'a pas de politiciens qui la represente, mais elle est tres presente surtout dans les industries de pointe, dans le corps medical aussi.

Il est seulement dommage qu'autant de Juifs francophones se soient completement fondus dans le paysage. Si on estime le nombre de "francais" a 89.000 (probablement ceux inscrits aux consulats), il doit y en avoir plus de 100.000. A cela il faut ajouter au moins un million de francophones ou d'ex-francophones, de toutes origines d'ailleurs, marocains naturellement, mais aussi tunisiens, egyptiens, libanais, syriens, et plus lointain encore turcs, roumains, persans, grecs, tous ceux-la etant passes par les ecoles de l'Alliance. Et aussi de nombreux arabes, chretiens pour la plupart, qui parlent encore un francais de qualite, appris dans les ecoles catholiques de Nazareth, Jaffa, Jerusalem, Haifa.