par Raphael Aouate
La Tradition juive, hassidique en particulier, le rappelle, par un proverbe issu du riche patrimoine Habad : "Pense bien, et tout ira, effectivement, bien". Cet adage n’est pas une simple recommandation de bigot souhaitant calmer artificiellement les peines de ses proches. Non, loin de là. Ce conseil renferme des secrets bien gardés de la psychologie positive, telle qu’elle est probablement née, il y a longtemps, des trésors de sagesse juive.
Qu’est ce qu’on attend pour être heureux ? Aujourd’hui, après Charles Trenet ou d’autres, cette évocation du bonheur et du regard positif sur la réalité revient en force. Même la publicité la plus prosaïque (pléonasme ?) le clame : "Think positive" (pense positif), selon Nike.
Car la vérité du bonheur a été rappelée par un professeur israélien de 37 ans, Tal Ben Shahar, probablement inspiré, consciemment ou pas, par son histoire, individuelle et collective : " À 16 ans, je me suis rendu compte que le bien-être dépendait plus de ressources internes que d’éléments externes, et c’est ce qui m’a poussé à étudier la psychologie positive".
Aujourd’hui, Tal Ben Shahar dispense des cours de … bonheur, à l’Université prestigieuse de Harvard, aux États-Unis. On ne peut pas dire que ceux-ci firent l’unanimité à ses débuts. Mais en l’espace de trois ans, sa fréquentation est passée de 6 élèves à plus de 800 ! Ce triomphe ne semble guère surprendre le jeune enseignant. Pourquoi ? La réponse est claire comme de l’eau de roche : "La plupart des étudiants ayant suivi mon cours s’en sont trouvés plus heureux et en ont parlé autour d’eux". Ainsi, cette éducation au bonheur (au programme de plus de 200 Universités américaines !) répond sans nul doute à une attente très importante, et les cours de préparation au bonheur se répandent en Europe également. " Nous vivons une époque où les jeunes sont obsédés par l’argent et la célébrité", explique Ian Morris, professeur de philosophie à Wellington. "Tout l’objet de ce cours est de les recentrer sur une vie faite de sens et de valeurs, vraie clé de l’épanouissement".
La question se pose alors de la définition même du bonheur, forcément aléatoire et subjective. Le principal intéressé qualifie lui même son cours de "passerelle entre la rigueur académique et le côté ludique des livres de self help ou ‘livres d’aide’". Car Tal Ben Shahar donne souvent des petits conseils de vie les plus insignifiants, loin des complexités intellectuelles, mais qui embellissent quelque peu le quotidien d’une vie : faire du sport, une fois par semaine, s’autoriser un quart d’heure de méditation chaque matin, s’accorder du temps pour dîner en amoureux, etc. …
Si ces conseils sont des plus simples, ils renvoient toutefois à l’idée que bien souvent, le bonheur, ou le bien être, dépendent avant tout de soi même. Cette conception amène à remettre en question l’idée que le bonheur dépendrait des autres. Pour ce professeur israélien, si les autres peuvent participer au bonheur, la véritable clé est, avant tout, intérieure.
C’est, affirmée d’une façon beaucoup plus vulgarisée et prosaïque, l’essence même du judaïsme. Est-ce donc un hasard si c’est un israélien qui enseigne cette jolie discipline de vie ?
source :
aroutz7