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 article yedyot aharonote

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AuteurMessage
adm-janine
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adm-janine


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MessageSujet: article yedyot aharonote   article yedyot aharonote Icon_minitimeVen 15 Fév - 7:50

ediot Aharonot, 14 janvier 2008
Moshé Ronen

Les techniques d¹intimidation de l'extrême droite

Traduction : Gérard pour La Paix Maintenant


Accroche de l¹article en couverture : « L¹organisation crée par Orit Sitruk,
habitante d¹une colonie de Cisjordanie, s¹est donné pour objectif de faire
peur aux policiers qui, selon ses membres, ont exercé de la violence en
évacuant des gens de droite. L¹un de ces policiers n¹avait fait qu¹appliquer
ce qu¹on lui avait enseigné à l¹école de police. A l¹issue de la plainte
déposée contre lui, il a été licencié. Et il n¹est pas le seul. Ainsi
fonctionne la tactique d¹intimidation de l¹extrême droite. »

Suite (pages 2, 3 et 4, pleines pages)

Le mot-clé de ce reportage est la dissuasion. D¹autres utiliseront des
termes plus connotés, comme intimidation. Sauf qu¹ici, les rôles sont
inversés : les policiers et, plus généralement, ceux qui sont chargés de
faire respecter la loi, ne sont pas du côté des dissuadeurs, mais des
dissuadés, de ceux qui ont peur.

C¹est l¹histoire d¹une organisation déterminée, organisée, disposant de gros
moyens et extrêmement motivée, « l¹Organisation pour les droits de l¹homme
en Judée-Samarie », qui agit de manière systématique et planifiée pour
intimider ceux qui sont chargés de faire respecter la loi. A sa tête : Orit
Sitruk, mère de 11 enfants, du quartier « Avraham Avinou » à Hebron.
Résultat de son activité énergique : de nombreux policiers ont peur
d¹affronter les manifestants de droite et préfèrent faire profil bas quand
il s¹agit d¹évacuer une colonie illégale.

Bien que ce projet soit encore « dans les limbes », expression d¹Orit
Sitruk, cette organisation a déjà réussi à déposer plus de 40 plaintes au
civil contre des policiers pour cause de violence à l¹égard de militants de
droite. En outre, elle a contribué à rouvrir plus de 30 affaires contre des
policiers, closes pour manque de preuves, en réunissant des témoignages dont
le ministère de la Justice ne disposait pas.

« Cette organisation fonctionne de manière extrêmement perverse », dit Me
Narkiss, avocat de plusieurs policiers dans des procédures engagées contre
eux par cette organisation. « Ils ont donné pour instruction aux
manifestants de droite de venir aux manifestations sans papiers d¹identité,
empêchant ainsi la police de déclencher contre eux une procédure au pénal.
Ils envoient des photographes de leur bord pour photographier tout
affrontement entre des colons ou des militants de droite et la police, puis
portent plainte. Ils vont au tribunal assister aux procès des policiers, et
s¹assurent que le ministère public fait bien son travail pour qu¹ils soient
condamnés. Ils saisissent la Haute Cour quand les autorités n¹agissent pas
contre les policiers, comme ils pensent qu¹elles devraient le faire. Et,
dernière invention : ils exigent des indemnités de la part des policiers,
indemnités qu¹ils doivent payer de leur poche. Tout cela a un objectif très
clair : dissuader et effrayer les policiers, pour que, lors de la prochaine
évacuation, les policiers aient peur d¹agir contre eux. Ils publient sur
leurs sites Internet les noms, les photos et les adresses de policiers qui
ont osé les affronter, ce qui provoque peur et harcèlement, y compris pour
leurs proches.

Orit Sitruk ne dément pas, au contraire : elle est fière de l¹action de
l¹organisation qu¹elle dirige. « La peur des policiers, c¹est la chose la
plus réelle », affirme-t-elle avec satisfaction. « C¹est le signe le
meilleur que la dissuasion marche. » Et elle a un autre objectif : «
quelqu¹un qui va manifester et qui est susceptible d¹être blessé par des
violences policières, je veux qu¹il sache qu¹il y a quelqu¹un qui s¹occupera
de lui. Je veux qu¹il sache que s¹il est blessé, il recevra les indemnités
qui lui reviennent. »


Le cas de l¹officier Eran Naïm

Face à l¹extrême détermination d¹Orit Sitruk et de son organisation, Me
Narkiss constate hésitations et faiblesse du côté de la police : «
L¹état-major de la police craint les critiques de la presse et de la
Knesset, et préfère rejeter la responsabilité sur les subalternes, dont il
déclare qu¹il s¹agit d¹une minorité dévoyée, tout cela pour défendre son
image. Le policier isolé, contre lequel une plainte a été déposée, reçoit un
blâme infligé par la hiérarchie policière officielle. Dans ce genre de cas,
c¹est une société d¹assurances qui paye son avocat, mais si, au bout du
compte, le policier est condamné à payer des indemnités au manifestant
victime de violence, si le tribunal décide qu¹il a été exercé une violence
exagérée, le policier devra les payer de sa poche. Quand un policier est
soupçonné d¹avoir exercé une violence anormale », ajoute Me Schwartz, autre
avocat des policiers, « la police ne tient pas compte de la présomption
d¹innocence et se hâte de le suspendre, voire de le licencier. »

Le commissaire Eran Naïm, 37 ans, de Kiryat Ono, était un officier actif et
motivé. « A une époque, j¹ai fait la guerre aux casinos clandestins de
Kiryat Ono », raconte-t-il, « et ma famille était constamment menacée par
les propriétaires, mais cela ne m¹a pas dissuadé, c¹était mon travail. J¹ai
tout donné à la police. » Jusqu¹en mai 2005. Il a alors été envoyé évacuer
des manifestants à Ramat Gan, qui luttaient contre le désengagement. Lui et
ses hommes ont usé de la force pour dégager les manifestants de l¹axe
principal de la ville. Entre autres, il a attrapé un manifestant par le nez
et lui a tiré la tête en arrière, ce qui a causé un saignement de nez. Des
photographes envoyés par l¹Organisation pour les droits de l¹homme en
Judée-Samarie ont photographié l¹incident. Les photos furent envoyées à
l¹état-major de la police et une plainte fut déposée contre Naïm. Il demanda
une assistance juridique de l¹Etat, qui lui fut refusée. Il lui fut dit
qu¹il ne la méritait pas. « Si j¹avais été soupçonné de corruption, comme
dans le cas d¹autres policiers, j¹aurais bénéficié de la part de l¹Etat de
centaines de milliers de shekels pour m¹aider à me défendre », dit Eran
Naïm, « mais dans mon cas, alors que je n¹ai fait que faire mon devoir comme
je l¹entendais, on a décidé de ne pas m¹accorder d¹aide judiciaire. »

Par l¹intermédiaire de son défenseur, Me Lior Epstein, Naïm a avoué au
tribunal avoir tiré le manifestant par le nez, en affirmant que c¹était la
conduite généralement adoptée par la police face à un manifestant qu¹on
évacue et qui s¹oppose à son arrestation. « Dans le cadre de la formation
suivie par chaque policier, on m¹a enseigné que l¹un des points faibles du
corps d¹un suspect qui s¹oppose à son arrestation était le nez, et que
c¹était ainsi qu¹il fallait procéder. Je n¹ai jamais nié l¹avoir tiré par le
nez pendant 4 secondes. Tout le débat juridique a tourné autour de la
question de savoir s¹il s¹agissait ou non de force excessive. Le tribunal a
convoqué le directeur de l¹école de police, qui a déclaré que cette
technique n¹était pas enseignée dans le cadre de manifestations. Selon lui,
un policier ne peut tirer par le nez que s¹il est en danger de mort. J¹étais
dans la salle, et je n¹arrivais pas à croire aux mensonges que j¹entendais,
à ces tentatives de se dégager de toute responsabilité. J¹ai explosé, crié.
Parce que, en cas de danger de mort, un policier est armé, quand même. Dans
la salle, il y avait un avocat de premier plan, payé par l¹organisation
d¹Orit Sitruk. Il était dans l¹assistance, derrière le procureur, et il
surveillait son travail. Quand ce procureur ne se montrait pas aussi
énergique que l¹aurait souhaité l¹organisation, il lui faisait passer des
petits papiers. » Ce procureur a démenti cette dernière déclaration : « Il
n¹a pas supervisé mon travail, il se trouvait dans la salle, à côté d¹Orit
Sitruk, et tout ce que j¹ai entendu de lui, c¹est Œtiens bon¹. »

Le juge Hanan Efrati a décidé de condamner le commissaire Naïm pour
agression, mais de l¹innocenter pour une accusation plus grave, celle
d¹agression terroriste. Condamné à six mois de travaux d¹intérêt général et
limogé de la police, Naïm dit : « La police laisse tomber ses hommes. Ils
m¹ont jeté aux chiens. Et quand Amona a été évacuée, les colons ont
distribué des tracts aux policiers, avec une photo de moi en uniforme et le
texte ŒCe policier a été limogé. Ne soyez pas le suivant sur la liste¹. »

Orit Sitruk dément que son organisation ait été derrière ce tract : « Je ne
connais pas cet appel. J¹agis proprement et légalement, entre autres pour
prouver au secteur dont je viens qu¹il n¹est pas nécessaire de brûler des
voitures, ni de violences physiques ou verbales. On peut agir dans le cadre
strict de la loi. » Mais Eran Naïm n¹est pas sensible à ces subtilités : « A
37 ans, je me retrouve dehors, avec une femme, trois enfants et un casier
judiciaire qui me ferme mille portes. Je ne peux même pas avoir un permis
pour faire le taxi, ni même travailler pour une société de gardiennage. »
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